La littérature sous caféine


lundi 3 mars 2025

Saint Emeric

A Budapest (1/3) je découvre un Saint Emeric présent dans tous les palais / Je mange du goulasch deux fois par jour / Je ne cherche pas à décrypter le magyar / Je prends la mesure de ce qu'a subi le pays avec le communisme en lisant Koestler / Je prends la mesure de ce qu'a subi le pays avec le nazisme en lisant Kertesz / Je goûte l'esthétique soviétique propre et désuète du métro / J'apprécie les bâtiments délabrés tant que la ville n'aura pas été totalement remise d'aplomb / Je m'amuse de la présence d'Alain Delon sur les affiches et de Monet dans les musées / Je dirais que la tonalité générale de la ville est celle d'une élégante mélancolie / Dans les parcs, les oiseaux les plus marquants sont le choucas et le pic épeiche.

mercredi 26 février 2025

"La belle Hortense" à la Belle Hortense

Pour une prochaine soirée du Cercle potache, j'aimerais rendre hommage à Jacques Roubaud, récemment disparu, poète et auteur d'un roman peu connu, "La belle Hortense", en l'associant à un lieu qui a compté pour moi puisque j'y ai organisé tant de sauteries littéraires : le bar-librairie La belle Hortense, précisément. Y aurait-il quelques personnes prêtes à lire ce livre en vue d'une telle soirée ?

mardi 25 février 2025

Enclume et marteau

Préparant quelques jours à Budapest, je lis des classiques hongrois... Les deux livres qui se détachent du 20eme siècle me paraissent être "Le zéro et l'infini" de Koestler et "Être sans destin" de Kertesz. Terrifiant ! Ces ouvrages donnent l'impression d'un peuple martyrisé des deux côtés du spectre politique, enclume communiste et marteau fasciste... J'ai pourtant l'image d'une Budapest plutôt rieuse.

mardi 11 février 2025

Du Baudelaire, vite !

Timothée Rosnay, fils de Blaise et petit fils de Jean-Pierre (fondateur du Club des poètes), récite le superbe De profundis Clamavi. Qand il demande au public s'il souhaite un second poème de Baudelaire, son père l'interrompt pour suggérer quelque chose de plus léger. Mais j'aimerais bien entendre cette deuxième pièce, moi ! En sortant du club je n'ose pas demander à l'artiste quel en est le titre. Baudelaire est toujours d'un bel effet quand la nuit tombe.

mercredi 5 février 2025

Le sens premier du potache

Soirée des listes
Soirée potache 3

Pour la première fois, j'ai beaucoup agité ma petite cloche. J'ai parfois eu le sentiment de redevenir professeur devant une classe dissipée : Guilaine et Alexandra les deux bavardes du fond de la classe, Christie l'effrontée, Hervé le retardataire qui n'a pas fait ses devoirs mais se rattrape par une référence choisie (Les "Notes de chevet" de Sei Shonagon), Myriam la bonne élève ponctuant son intervention de saillies chantournées. Mais c'est précisément ça le potache et le Sancerre nous a galvanisés. Bien sûr, je n'ai pu qu'effleurer l'une de mes 14 listes. Alexandra a dressé l'inventaire des livres qu'elle n'a pu finir, Christie parlé des belles morts et des façons de renouveler Noël, Myriam des plats ignobles du Vietnam et des pratiques douteuses des chasseurs ardennais. Guilaine nous a livré les premières lignes de son projet formidable "Portraits d'hommes nuls" (elle n'est pourtant pas woke !), Hervé m'a fait rire en avouant qu'il était vraiment attentif aux scénarios des pornos. Sur ces bonnes paroles nous avons retrouvé la nuit de Montmartre où rôdaient les fantômes complices du Chat noir et du Lapin agile.

Invités fantômes

Les listes des invités fantômes de la soirée des listes est maintenant définie.

Hasard objectif

Hervé fera partie des six convives de la soirée des listes, lundi. Je n'avais jamais échangé avec lui que quelques mots lors de la fête d'anniversaire du blog d'Étienne Ruhaud mais son tempérament guilleret, ses solides appétences littéraires me le recommandaient. Alors qu'hier soir j'attendais seul au Club des poètes, fraîchement débarqué de ma Champagne, avant l'annonce du menu puis le défilé des déclamations (la dernière fois que j'avais hanté les lieux, c'était... trente ans plus tôt), je l'ai vu paraître et nous avons pu faire connaissance dans ce lieu bardé de tirages sépia, traversé d'épiques sursauts littéraires. Plus grand des hasards ? Hasard objectif, dirait l'autre...

lundi 27 janvier 2025

Papillonner

Sur un pilier de la cathédrale de Reims, un grylle se fait mordre par un oiseau du Paradis. Dans le "Cantique des oiseaux", Attar entame une quête vers la connaissance en compagnie de perroquets. De même, Eric Poindron place son inspiration sous le signe des volatiles avec son "Cabaret des oiseaux et des songes" (Éditions du passeur, 2024). Pour lui, ce sont des signes de présence, des modèles de joie. Embryons de récits, confidences, anecdotes, citations, aphorismes, esthétique badine et nostalgique, art poétique en pointillé, c'est un livre "à saut et à gambades" comme il en faudrait davantage pour faire pièce à notre époque. "Toujours cheminer léger et aux aguets avec l'illuminé et complice Jacques Cazotte lorsqu'il nous confie le juste mot d'ordre : "J'irai partout où me porteront la curiosité et la fantaisie."" Ça tombe bien, j'habite à cinq cent mètres du château de ce dernier ! Raison de plus pour aller papillonner...