La littérature sous caféine


mardi 24 novembre 2020

Le frenchbashing se porte bien



La page honteuse d’Obama sur Sarkozy – le portrait, plutôt juste au demeurant, surprend par sa férocité sous la plume d’un dirigeant adulé pour son humanisme et son sourire ravageur – est venue là pour nous rappeler que les Américains n’aiment rien tant que mépriser les Français, une fois passées les timides sursauts d’admiration.

Deux exemples récents tirés de ma consommation culturelle.

Dans le jeu vidéo Red Dead Redemption 2 (2018), chef-d’œuvre du studio Rockstar, les héros de ce western crépusculaire sont tour à tour des Cubains, des Indiens, des Afro-Américains, des bandits blancs de grand chemin, affrontant des hordes de rednecks irrécupérables et d’esclavagistes. Mais les pires des personnages sont des Italiens, décrits comme jouisseurs et cruels, et surtout des Français, décadents et cachant derrière leur discours droit-de-l’hommistes une manie persistante pour l’esclavage. Curieux comme dans une époque condamnant toute forme de racisme persiste un certain droit décomplexé à la xénophobie !

Ensuite, dans l’opuscule anecdotique de Mark Twain, « Cette maudite race humaine », Mark Twain dont j’aime tellement les romans, on trouve une réflexion certes amusante sur les animaux dont les qualités valent bien celle des hommes (Montaigne disait la même chose, en mieux), mais qui se conclut par un sens très surprenant de la hiérarchisation des espèces : les hommes se trouveraient à un rang inférieur à celui des bêtes, et plus bas qu’eux encore se situeraient les Français… Je suppose que cela faisait glousser d’aise le public nombreux qui se rendait aux conférences de Twain, mais j’ai toujours eu du mal à comprendre l’origine précise de cette sorte de dégoût que les Français semblent inspirer.

Bien sûr, il va sans dire que les Français rendent bien aux Américains cette oscillation presque folle entre admiration et mépris.

mercredi 18 novembre 2020

En octobre...

En octobre, j’ai pleuré Samuel Paty / J’ai purgé ma colère dans quelques tribunes / J’ai rattrapé chez Ruquier mon précédent ratage chez Taddéi / J’ai regardé les films de Xavier Dolan comme autant de documentaires sur le Québec / J’ai découvert chez Paolo Sorrentino la même ambition plastique que chez David Lynch / J’ai goûté les romans vigoureux de Virginia Bart, la plume facétieuse d’Olivier Liron / J’ai découvert qu’il existait un courant post-punk revival avec le groupe Interpol / Je me suis gavé de navets testostéronés comme Fast and Furious / Je me suis rattrapé avec les pages distinguées de Ramuz, les atmosphères ombreuses de Pelléas et Mélisande, la prose roborative de Taine.

lundi 9 novembre 2020

Fallait-il lire la lettre de Jaurès pour l'hommage à Samuel Paty ?

J'interviens sur France TV Info le lundi 2 novembre à l'occasion de l'hommage rendu à Samuel Paty dans les classes