La littérature sous caféine


mercredi 19 décembre 2007

Sexy dogg

1) Un enfant de 4 ans, apercevant un pitbull dans un train, et se penchant vers lui :
- Bonjour gentil chien ! Eh, mais tu as l'air triste, petit chien ! Qu'est-ce qui t'arrive ? Dis moi, pourquoi tu ne parles pas, petit chien ?

2) Dans le même train, un enfant de 6 ans montre fièrement du doigt un caniche ridiculement frisé, et s'écrie :
- Sexy Dog !

3) En salle des profs, une prof me voit péniblement bourrer ma sacoche d'une quinzaine de volumes du livre Knock, chez Folio (150 pages à tout casser), que je lis avec certaines classes pour certaines heures plus "light":
- Bah dis donc, heureusement que t'as pas choisi Tolstoï !

4) Depuis plus d'un an, je n'avais plus eu de questions sur mes origines portugaises. Mais elles sont revenues en force il y a quelques jours :
- Eh Monsieur, vous n'êtes pas d'origine portugaise ? Parce que franchement, j'ai des amis portugais, et quand je les vois, je me dis qu'il y a quelque chose dans votre visage qui...
Officiellement, personne dans ma famille n'est d'origine portugaise. Mais les remarques sont tellement fréquentes (on ne me demande jamais si je suis italien, ou espagnol) qu'il faudra bien que je fasse quelques recherches un peu plus poussées, l'un de ces jours...

Au passage, le clip de la semaine: Snoop fait très fort avec ce premier extrait, Sensual Eruption (version censurée de Sexual Eruption), de son prochain album, Ego Trippin. Il poursuit dans la veine électro qui se fait de plus en plus envahissante dans le rap US actuel (pour notre plus grand bonheur), tout en adressant un énorme clin d'oeil à la funk soul kitsch des années 70 et 80. L'annonce d'un grand album ?

vendredi 14 décembre 2007

Spéciale "Classiques de la rébellion en cours de français"

1) Lecture en classe de 1ère d'un poème de Ronsard, "Mignonne allons voir si la rose..."
- Eh Monsieur, ça sert à quoi ?
- Quoi donc ?
- Bah ça, lire ce genre de truc ! (Moue de mépris)
- S'entraîner pour le bac
- Mais ça sert à quoi, pour la vie ?
- Déjà, ça sert à passer son bac.
- Eh, je vous pose des vraies questions, alors, répondez-moi avec des vraies réponses ! Franchement, ça sert à quoi dans la vie ?
- C'est pour ta culture générale, c'est déjà pas mal.
- Franchement, ça sert à rien pour la vie. Vous pouvez pas nous faire faire des trucs intéressants ?... Pfff... Franchement, XVième siècle ou j'sais pas quoi...
- Lis le texte, au moins.
- Bah ça sert à rien.


2) - Ouah, pourquoi on fait ça ? (Colère)
- Il faut s'entraîner pour le bac.
- Mais on n'est pas au bac !
- C'est dans six mois. Il faut s'entraîner.
- Mais on n'est pas au bac !
- Travaille !
- Mais on n'est pas au bac ! Ca me rend fou, moi !

3) - Je te demande de te taire !
-C'est pas moi !
-Je t'ai entendu !
- C'était pas moi. Et puis y'a les autres qui parlent ! Pourquoi c'est toujours moi ?
-C'est la première fois que je te le dis.
-Les autres ils parlent ! Pourquoi vous leur dites pas ?
-Je leur dis aussi. Alors je te demande de te taire.
- Y'a pas que moi qui parle, alors ça va bien ! Dites aux autres de se taire d'abord ! (Colère)

jeudi 13 décembre 2007

Le Nouveau détective : Un magazine engagé !



Il y a deux semaines, je vous proposais une rapide revue de presse au lendemain des émeutes à Villiers-Le-Bel. Deux choses m'avaient frappé : Libération était le seul quotidien à paraître remettre en cause la version des policiers, et Le Figaro restait très mesuré pour un journal de droite. J'ai acheté la semaine dernière Le Nouveau Détective, comme il m'arrive de le faire pour me vider la tête en sortant du boulot (je trouve assez drôle l'extrême dramatisation d'affaires par ailleurs parfaitement sordides), et quelle n'a pas été ma surprise de me rendre compte qu'il consacrait deux pleines pages aux émeutes, et qu'il prenait position de manière très virulente !

Tout d'abord avec un édito intitulé "Non ! L'argent ne manque pas dans les cités", et qui contient ce genre de phrases : "Après les émeutes qui ont explosé à Villiers-Le-Bel, la même rengaine habituelle a été diffusée dans la plupart des médias : si la banlieue bouillonne, c'est parce qu'on ne fait rien pour elle, qu'on l'abandonne à son triste sort. Si les "jeunes" brûlent des voitures, tirent sur la police, caillassent les pompiers, c'est parce qu'ils n'ont pas de travail, et rien à faire pour s'occuper... Evidemment, la vérité est tout autre. En fait, il tombe sur la banlieue une pluie d'or, d'argent, de subventions, d'aides, de fonds publics en tout genre(...). Et pour quels résultats ? On se le demande."

L'article lui-même décrit en détail les exactions commises pendant les émeutes, avec un titre sans ambiguïté : "Les casseurs mis au pas. La police s'est montrée héroïque dans sa lutte." Il relate des incidents dont je n'ai pas entendu parler ailleurs: s'agit-il d'informations confirmées ? De simples rumeurs ? Le contraste avec la presse quotidienne en devient presque gênant...

Exemple : ""Ils grimpaient aux réverbèrent sur les poteaux électriques pour biser les ampoues, racontera un témoin. Ils voulaient plonger le quartier dans le noir." Mais on y voit encore, à la lueur des incendies. Car de hautes flammes éclairement maintenant la zone. Des groupes cagoulés stoppent les voitures qui passent à proximité, éjectent leurs passagers et les dépouillent avant de fracasser le pare-brise et les vitres. (...) Pendant ce temps, ses camarades pénètrent en force dans le McDo local, dépouillent les clients terrorisés et volent les caisses, avant de fracasser toujours les vitres."

Dramatisation à outrance, description clinique des faits : Le Nouveau Détective prendrait-il la relève du Figaro ?

mardi 11 décembre 2007

Des légumes pour les vieilles



1) Lecture devant une classe de Seconde du beau poème de Baudelaire, La Chevelure. Le poète évoque les rêves que suggèrent en lui les parfums et les couleurs des cheveux de sa belle :

"Tu contiens, mère d'ébène, un éblouissant rêve
De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts
"

- Alors, à votre avis, pourquoi Baudelaire parle ici de flammes ? Ca vous évoque quoi, les flammes, dans un poème romantique, dans un poème où l'auteur parle d'amour, de rêve, de voyage ?...

- Euh... Les pompiers ?

2) Etude d'une brochure sur la promotion des fruits et des légumes, pour la santé : "Frais, en conserve ou surgelés, les fruits et légumes protègent votre santé".

- Alors, cette campagne vous paraît-elle susceptible de changer les comportements ?

- N'importe quoi, Monsieur ! Les légumes, c'est pour les vieilles !

3) Lu dans une copie : "L'atmosphère est frissonnante..."

4) Lu dans une autre copie : "Il était distrait comme un éléphant endormi..."

lundi 10 décembre 2007

Le nez d'Hitler (Les Bienveillantes, de Jonathan Littell : un roman monstre)



Le meilleur roman de ces dix dernières années ? Force est de constater qu’il écrase quelque peu la concurrence… J’en achève la lecture après plus de six mois de pause, et je reste fortement impressionné. Les pages d’anthologie sont légions, et j’ai particulièrement été sensible aux aspects suivants :

- Les descriptions hallucinées de massacres et de scènes de guerre, complètement bluffantes par leurs cascades de détails et leur souffle épique (sans pathos, ni lyrisme, l'art du constat brut).

- Le parfum de provocation : difficile de ne pas croire que l’auteur ne se soit fait un malin plaisir de se glisser dans la peau d’un Nazi, pour mettre son grain de sel dans certains débats qu’il devait juger trop manichéens (l’entrée en matière du roman, à cet égard, annonce bien la couleur : « J’ai été bourreau », nous dit en substance le narrateur, « mais n’oubliez pas que j’ai souffert autant que les autres, et qu’à ma place vous auriez fait pareil »).

- La scatologie, les expérience sexuelles toutes plus ébouriffées les unes que les autres, avec ce même ton détaché qui fait mouche (le narrateur fait mine de nous décrire tout cela comme si cela allait de soi). Les dernières pages du roman, teintées de romantisme et de perversion continue, douloureuse, nostalgique, sont magnifiques : on dirait du Bataille en plus fluide, en plus maîtrisé !

- L’humour noir : j’ai par exemple pouffé, dans le métro, quand j’ai lu le passage suivant : le narrateur se trouve dans le bunker du Führer, à la fin de la guerre, et s’apprête à recevoir une médaille :

« Au fur et à mesure que le Führer se rapprochait de moi – j’étais presque en bout de ligne – mon attention se fixait sur son nez. Je n’avais jamais remarqué à quel point ce nez était large et mal proportionné. De profil, la petite moustache distrayait moins l’attention et cela se voyait plus clairement : il avait une basse épaisse et des ailes plates, une petite cassure de l’arête en relevait le bout ; c’était clairement un nez slave ou bohémien, presque mongolo-ostique. Je ne sais pas pourquoi ce détail me fascinait, je trouvais cela presque scandaleux. Le Führer se rapprochait et je continuais à l’observer. Puis il fut devant moi. Je constatai avec étonnement que sa casquette m’arrivait à peine au niveau des yeux ; et pourtant je ne suis pas grand. Il marmottait son compliment et cherchait la médaille à tâtons. Son haleine âcre, fétide, acheva de me vexer : c’était vraiment trop à supporter. Avec un petit sourire sévère je tendis la main et lui pinçait le nez entre deux doigts repliés, lui secouant doucement la tête, comme on fait à un enfant qui s’est mal conduit. Aujourd’hui encore je serai incapable de vous dire pourquoi j’ai fait cela : je n’ai simplement pas pu me retenir. Le Führer poussa un cri strident et bondit en arrière dans les bras de Bormann. Il y eut un moment où personne ne bougea. Puis plusieurs hommes me tombèrent dessus à bras raccourcis. » (p881)

Pour éviter de faire trop long, disons qu’il y a dans ce roman : du Bataille (pour la sexualité tordue), du Kafka (pour la pointe de fantastique métaphysique), du Tolstoï (pour le souffle épique), du Dantec (pour la provocation), du Roth (pour les longues bordées de réalisme socio-politique), du Dostoïevski (pour l’art de la fluidité dans le pavé), du James Ellroy (pour le goût du détail macabre).

Deux bémols à ce rapide compte-rendu : un narrateur relativement inconsistant (au point qu’il paraît n’être qu’un regard, un bras, un sexe…), et le manque de cartes, à la fin du livre, qui auraient avantageusement complété cet ébouriffant panorama de la IIème Guerre Mondiale vue du côté des bourreaux.

jeudi 6 décembre 2007

Les internautes sont fous ! (+ clip de la semaine : Manga + Bling Bling)

Dans mon gestionnaire de blog, j'accède à certains mots tapés par les internautes (par exemple sur Google) pour parvenir à mon site. Il y a des choses étonnantes, qu'il serait dommage que je ne vous fasse pas partager. Voici quelques perles :

"Photos de très vieilles putes"
"mao couilles"
"vieilles mais toujours putes"
"j'aime les photos de culottes sales"
"faire un carton au karaoke"
"Photos de mes couilles"
"Femmes en rutte" (sic)
"olivier adam connard"
"sucette bretonne"

Je tiens à préciser que je n'en invente pas ! La fréquence de l'expression "vieilles putes" vient sans aucun doute d'un billet que j'avais intitulé "Sollers et les vieilles putes" (reprenant une expression de Houellebecq), mais pour beaucoup d'autres, j'ai du mal à voir le lien...

Clip de la semaine : Pour ceux qui ne l'auraient pas encore vus, le clip de Kanye West (le titre, Stronger, est extrait de son excellent dernier album, Graduation) opère une fusion, inédite à ma connaissance, entre les univers visuels du rap US et du manga... (Très rare de voir Tokyo dans un clip de rap ! Les amateurs reconnaîtront même un clin d'oeil, avec les traînées lumineuses des motos, au chef d'oeuvre du manga Akira, de Katsuhiro Otomo) Ca vaut le coup d'oeil, même si le titre, samplant habilement le duo français Daft Punk, n'est pas d'une inventivité folle :

mardi 4 décembre 2007

Ne négligeons pas la scatologie ! (Calet / Littell)



(Photo : Topheman)

J’achète La Belle Lurette de Henri Calet, dans la collection L’Imaginaire Gallimard : d’un air malicieux, la libraire me confirme qu’il s’agit d’un excellent choix – ce livre a donné son nom à la belle librairie qu’elle tient, et qui vient de réouvrir sur la rue du Faubourg-Saint-Antoine.

Depuis quelques jours je me plonge dans la prose de cet auteur méconnu, mais apprécié d’un petit cercle de fans, et je découvre une plume alerte, très dense, assez proche de celle de Céline par sa vigueur, sa description de milieux populaires, sa gouaille.

J’ai été saisi par le passage suivant :

« Dans un beau mouvement de charité chrétienne, la mère, la brodeuse, vint voir sa fille, l’enfermée. A l’intérieur de la cage obscure, la visiteuse ressentit une grande effervescence intestinale due à la vive émotion. Elle murmura les premiers mots du discours moralisateur et minutieusement préparé :
- Ma pauvre fille, je ne te ferai pas de reproches…
La suite ne passa pas entre les grillages fins. Il y eut un déchirement, un brouhaha de pets et de soupirs. La maman éclatait du derrière.
Le tête-à-tête, en ce parloir empuanti, dura le temps réglementaire : une demi-heure.
- Oh ! Mon Dieu… Mon Dieu…, disait la vieille dame, par instants et au comble, sans aucun doute, de la confusion.
La fille ne disait rien.
Et la mère partit avec sa harangue rentrée et son caca dans ses jupons blancs et nombreux. Pour ne plus jamais revenir
. » (p25)

Phrase d’anthologie que cette « La maman éclatait du derrière » !

Cela me rappelle d’ailleurs ce sommet que représente en la matière Les Bienveillantes, que je suis sur le point d’achever (décidément, le livre le plus important de ces dix dernières années ?), dans lequel la scatologie joue un rôle constant. Je n’en veux que pour preuve cet autre passage d’anthologie, parmi de nombreux autres :

« Je défis mon pantalon et m’accroupis ; lorsque j’eus finis, je cherchai du papier, il ne semblait pas y en avoir ; alors je sentis quelque chose me toucher le derrière ; je fis un bond et me retournai, tremblant, cherchant déjà mon arme de service, la culotte ridiculement baissée : une main d’homme était tendue par un trou dans le mur et attendait, la paume en l’air. Un peu de merde fraîche tachait déjà le bout des doigts, là où ils m’avaient touché. « Va-t’en ! hurlai-je. Va-t’en ! » Lentement, la main se retira du trou. J’éclatai d’un rire nerveux : c’était immonde, ils étaient vraiment devenus fous, à Lublin. » (p532)

Ce « Ils étaient vraiment devenus fous, à Lublin » fait d’ores et déjà partie de mes phrases préférées de ce livre (et, accessoirement, de la littérature…)

lundi 3 décembre 2007

Comment Maupassant aurait-il jugé l'Arché de Zoé ?



Un collègue, prof d’Histoire, s’adresse à moi en salle des profs : « Tu le sauras sans doute mieux que moi… Maupassant… En politique, il était de quel bord… Je veux dire, il était vraiment réac ?... Parce que j’ai des textes terribles de lui sur la Commune… Comme Zola, c’était le pire des bourges, quand il s’agissait de défendre sa classe, il n’hésitait pas… Maupassant, d’après ce que j’ai compris, il les aurait tous fait fusiller, les Communards… »

Je n’ai pas pu confirmer ses dires, bien que je sois un grand fan de Maupassant. Je suis admiratif de ses nouvelles, dont je n’ai jamais trouvé l’équivalent contemporain – leur regard impitoyable sur la nature humaine, leur sens de la tragédie quotidienne, leur humour sans fioriture, sans illusion, presque tendre, à propos de tous ces paysans, ces nobles, ces bourgeois, si prompts à fermer les yeux sur la morale.

Je trouvais d’ailleurs si frappante cette lucidité, que je ne m’étais jamais demandé si Maupassant pouvait avoir des opinions politiques. Pour moi, il faisait surtout œuvre de moraliste. Il ne portait pas de jugement sur la société : c’étaient les hommes qu’il peignait à grands coups de pinceaux rageurs.

Serait-ce précisément cela, être de droite, porter un regard accusateur sur la nature humaine, alors qu’un homme de gauche chargerait plutôt la société ?

Cela ne m’a pas empêché de faire lire à une de mes classes de seconde le merveilleux recueil Les Contes de la Bécasse, regorgeant de pépites, et par exemple la nouvelle Aux Champs, à laquelle j’ai très fortement pensé lorsqu’on nous parlait de l’affaire de l’Arche de Zoé.

Je vous la résume :

Une grande bourgeoise en mal d’enfants tombe en extase devant les bambins de deux familles de paysans pauvres. Elle propose d’adopter l’un de ces enfants, contre forte rétribution : l’enfant aura d’ailleurs le droit de revenir quand il veut dans sa vraie famille. La famille Tuvache, indignée qu’on puisse vouloir acheter des enfants, refuse. La famille Vallin, cupide, accepte.

Des années plus tard, l’enfant adopté revient dans sa famille : il est riche, bien éduqué, heureux. Le fils des voisins, resté toute sa vie dans sa famille de paysans, observe la scène, et prend tout à coup conscience de la vie qu’il a manquée. Il s’adresse à ses parents :

« « Tenez, j’sens bien que je ferai mieux de n’pas rester ici, parce que j’vous le reprocherais du matin au soir, et que j’vous ferais une vie d’misère. Ça, voyez-vous, j’vous l’pardonnerai jamais ! »
Les deux vieux se taisaient, atterrés, larmoyants.
Il reprit :
« Non, c’t’idée-là, ce serait trop dur. J’aime mieux m’en aller chercher ma vie aut’part. »
Il ouvrit la porte. Un bruit de voix entra. Les Vallin festoyaient avec l’enfant revenu.
Alors Charlot tapa du pied et, se tournant vers ses parents, cria :
« Manants, va !»
Et il disparut dans la nuit
. » »

Je serais bien curieux de voir quel regard Maupassant aurait porté sur l’affaire de l’Arche de Zoé. Si l’on suit la morale de sa nouvelle, il aurait peut-être considéré que c’est une grande hypocrisie de crier au scandale parce que quelques-uns veulent arracher des enfants à la misère, quand bien même ils ne seraient pas orphelins… Que les parents soi-disant indignés devaient être bien heureux, au fond, de laisser partir leur enfant pour une vie plus aisée…

Mais ne faisons pas parler les morts !