mardi 3 septembre 2024
Par admin,
mardi 3 septembre 2024 à 09:18 :: La Révolte des Gaulois (2020)
En 2017 JD Vance publiait le récit de son enfance dans les Appalaches, Hillbilly Elegy. Ce fut un grand succès, sans doute parce que le côté réaliste allait de pair avec un discours modéré : loin de se lamenter, l'auteur mettait ces populations pauvres devant leurs responsabilités. Refusant de prendre leur défense, il s'affichait démocrate, ce qui lui ouvrait les portes du grand public et des médias. J'en étais surpris car le vote populaire blanc basculait à l'époque vers les Républicains. Quoi qu'il en soit je l'ai lu avec intérêt, soucieux moi même de saisir les enjeux de ce qu'on a pris l'habitude d'appeler "la question blanche", de part et d'autre de l'Amérique. Mes "Petits Blancs" (2013) et ma "Révolte des Gaulois" (2020) brodaient sur l'équivalent français.
Maintenant JD Vance est devenu le colistier de Trump. Cela me paraît dans l'ordre des choses, compte tenu des équilibres politiques américains. Désolant que l'ethnicisation du vote soit aussi marquée, du moins chez les classes populaires... Je pense que le gros travail des partis dans un avenir proche sera d'essayer de dépasser ces fractures, même si je n'en vois pas le chemin.
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jeudi 29 août 2024
Par admin,
jeudi 29 août 2024 à 15:43 :: Billets d'humeur (relative)
Côte de granit rose... Manoirs gothiques et massifs de pins... Partout, des calvaires et des chapelles à l'intimité sombre... Non loin de là, Renan pratiquait un christianisme qu'il s'appliquerait bientôt à rationaliser. Cela me fait penser à CG Jung, qui me nourrit depuis quelques mois et pour qui le christianisme, prolongeant les paganismes, continue à structurer une partie significative de l'inconscient occidental. Serions-nous ces fameux catholiques zombies que brocardait Emmanuel Todd ? Sans doute, oui, mais dans un sens tellement plus fécond que ne l'entend la pauvre sociologie...
"Tout ce que nous pensons est le fruit du Moyen Âge et singulièrement du moyen âge chrétien. Notre science elle-même et, en bref, tout ce qui se meut dans nos cerveaux est nécessairement façonné par cette ère qui vit en nous et qui constituera, jusque dans les époques les plus lointaines, une couche de notre psyché."
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dimanche 25 août 2024
Par admin,
dimanche 25 août 2024 à 15:02 :: Littérature française
Par le hasard de mes pérégrinations, je tombe sur trois sites chers au coeur d'Alphonse Daudet : sa maison d'enfance en Ardèche, la ville de Tarascon rendue célèbre par Tartarin, l'éminent moulin présidant aux lettres du même nom... J'aime ces écrivains-monuments que plus personne ne lit mais qui ont laissé dans l'imaginaire collectif des sortes de rocs sonores. La chèvre de Monsieur Seguin, l'Arlésienne, Tartarin... Autant de petits chefs-d'œuvre qui n'ont pas pris une ride et qu'il ne faut pas avoir honte de relire. Daudet était une star, à l'époque. Sa plume était alerte et comme chez La Fontaine une certaine mélancolie teintée d'amertume se laissait deviner sous les sourires. Il faut l'aimer comme ces vieilles pierres que l'on entretient par instinct.
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Par admin,
dimanche 25 août 2024 à 15:01 :: Littérature française
"Helena" de Jérémy Fel (Payot 2018), mon thriller de l'été... Une once de Bret Easton Ellis pour les névroses écrasées de soleil, trois onces de Stephen King pour l'épouvante (on retrouve les motifs du garçon supplicié et de l'angoisse de l'enfermement), le tout servi par une prose fluide. La structure est originale puisque le personnage éponyme n'apparaît qu'à l'épilogue. Seul regret : les auteurs français plaçant leur fiction sur le sol américain me donnent toujours l'impression de s'inscrire dans les pas d'un imaginaire qui n'est pas exactement le leur. D'une certaine manière, ils font le choix de rendre hommage.
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vendredi 2 août 2024
Par admin,
vendredi 2 août 2024 à 17:32 :: Billets d'humeur (relative)
"Ce grand foisonnement végétal, d'un vert luxuriant, un peu gras, faisait lever en lui un sentiment de bonheur, de puissance et d'enthousiasme tranquille. Bien qu'il fût très satisfait de sa condition d'homme, il éprouva moment l'envie d'être un arbre, par exemple un orme au bord de la rivière. Il avait ses racines dans la bonne terre humide du rivage. La vapeur de l'eau tiède montait dans ses feuilles, y déposait une buée grasse et, portées par la sève, il sentait dans son corps, dans ses branches et dans ses rameaux, toute la richesse et toute la bonté de la terre."
Dans le merveilleux "Uranus" de Marcel Aymé, le sentiment de la nature comme contrepoint à la violence et la médiocrité des hommes.
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vendredi 2 août 2024 à 17:30 :: Billets d'humeur (relative)
Valence est un magnifique endroit pour attaquer la lecture de Don Quichotte. La chaleur est écrasante, le baroque brille de mille feux, les clins d'oeil à l'ingénieux hidalgo sont légion, et dans la cathédrale il y a ce Saint Calice que je ne m'attendais pas à trouver là, autrement dit ce Graal structurant cette geste arthurienne que Cervantès s'amuse à taquiner. Plaisir de la littérature mêlée des lieux, des atmosphères...
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vendredi 19 juillet 2024
Par admin,
vendredi 19 juillet 2024 à 16:50 :: Littérature française
Benoît Duteurtre avait eu quelques mots aimables sur "Autoportrait du professeur". J'avais aimé sa "Gaieté parisienne" et dévoré ses "Pieds dans l'eau", qui peignait avec humour et sensibilité la région de mon enfance, si souvent décriée : Le Havre et le pays de Caux. L'homme paraissait doux, comme sa prose et comme cette Normandie dont on reconnaîtra, peut-être un jour, le sublime.
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vendredi 19 juillet 2024 à 16:46 :: La Viveuse (2022)
Retour à la Japan Expo, où j'avais situé la scène d'ouverture de La Viveuse. Ça n'était pas pour rien : l'univers de fantasmes convenait au parcours de cette fille qui s'apprêtait à quitter un quotidien trop balisé. J'y vais maintenant comme en pèlerinage. Lorsque je vivais à Tokyo, j'aimais voir les Japonais se laisser vivre dans les fantaisies mentales. La ville portait à incandescence une pente contre laquelle je luttais en vain - le culte de l'enfance. Ici, l'armure rétro steampunk d'un personnage mythique du jeu vidéo BioShock. L'hommage à Jules Verne est transparent.
"La queue de Pikachu frôlait les visages, les cheveux de Sangoku provoquaient des cris, les bourrelets de Mario singeaient les soubresauts du jeu. Mille autres personnages se taillaient un chemin de gloire au milieu de la foule. En somme, l’événement tenait la promesse qu’il semait sur les réseaux sociaux – les couleurs, les caricatures, les fantasmes s’y déployaient plus nombreux qu’ailleurs."
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