La littérature sous caféine


mardi 24 novembre 2015

L'hiver des prépas

Depuis que je s’enseigne à Troyes, j’entends parler du romancier Jean-Philippe Blondel. Il travaille dans un lycée voisin et ses livres rencontrent un certain écho. J’avais notamment repéré son dernier en date, Un hiver à Paris (Buchet Chastel, 2014), évoquant l’univers parfois difficile des écoles préparatoires – que je connais comme étudiant et comme professeur, désormais. La prépa, l’enseignement à Troyes, l’écriture de romans… Cela nous fait décidément des points communs et je me suis finalement décidé à lire Un hiver à Paris.

J’en suis ressorti séduit. Cette chronique douce-amère se lit d’une traite, bien écrite, sensible, impeccablement construite. Un certain art du romanesque à l’économie, proche de l’autofiction mais plus classique dans la forme, à mille lieux de l’héroïsme parfois épuisant des pavés américains.

« Clauzet était l’un des pires spécimens d’enseignants que j’avais rencontrés. Convaincu de son importance, lui qui n’avait rien publié d’autre que de petits articles dans d’obscures revues universitaires et dont la Grande Ambition se limitait à un éventuel « Que sais-je ? » sur le classicisme – projet sur lequel il ne cessait de gloser. Persuadé aussi d’enseigner à l’élite mondiale qui devait néanmoins être traitée comme tout étudiant de classe préparatoire, voire comme tout élève de collège ou de lycée : avec un dédain affiché et, de temps à autre, une syllabe de reconnaissance ou d’encouragement, telles des miettes négligemment lancées à des pigeons. Il était célèbre pour ses reparties blessantes, ses saillies drolatiques qui crucifiaient ses victimes. Cela aurait été amusant s’il s’était adressé à des gens de son âge – la petite quarantaine. Cela ne l’était pas du tout, parce qu’il s’adressait à des encore adolescents souvent fragiles. Vomir la jeunesse pour son inculture n’est qu’une ultime preuve de la détestation de soi. » (page 49)

lundi 16 novembre 2015

Emotion et pudeur



Bataclan, Paris, 15 novembre 2015

mardi 10 novembre 2015

Les vrais écrivains passent à la télévision

"Monsieur, vous êtes passé à la télé... Mais alors, en fait, vous êtes un vrai écrivain?..."

(dit sur un ton mêlant stupeur et inquiétude)

mercredi 4 novembre 2015

Les petits Blancs chez Taddei

Bilan mitigé pour ma première intervention dans l'émission de Taddéi, "Ce soir ou jamais", sur le thème de la mixité : on m'a souvent coupé la parole et j'ai eu de la peine à la reprendre puis à me lancer dans un de ces couloirs rhétoriques qu'affectionnaient les autres, manifestement rompus à l'exercice. J'en avais, pourtant, des choses à répondre - notamment à Thomas Guénolé ! Je saurai sans doute mieux m'y prendre, si l'on m'en redonne l'occasion...



("Pour débattre de la mixité sociale, Frédéric Taddéï réunit l'économiste et sociologue Eric Maurin, l'essayiste Hacène Belmessous, la présidente du Conseil national de l'Evaluation du Système scolaire Nathalie Mons, le politologue Thomas Guénolé et l'écrivain Aymeric Patricot. Nicolas Godin, dont l'album «Contrepoint» sort le 18 novembre, se produit en live au cours de l'émission.")