La littérature sous caféine


mardi 24 septembre 2024

Crucifié

Je ne tombe pas du tout par hasard sur l'exposition des chantres du hasard - le Surréalisme à Pompidou. J'en sors pantelant. Chaque salle est organisée autour d'un thème et chacun me stupéfie. Tarot, forêt, Mélusine, monstres... Autant de pistes qui m'obsèdent depuis quelques mois, que j'explore par des projets et des lectures et que je trouve exposés là comme en pleine lumière, crucifiés par l'évidence.

lundi 23 septembre 2024

Hasard 3



Je tombe par hasard sur une exposition dans la sublime chapelle des âmes du purgatoire, à l'église Sainte-Marguerite, et l'artiste François Reutin me parle longuement de la "tradition savante des arts décoratifs français" dans laquelle il s'inscrit avec ses structures de bois, métal et papyrus. A Paris la beauté surgit intense, paradoxale, d'abord modeste. Quel meilleur prélude à la célébration du Surréalisme qui marquera cet automne ?

mercredi 18 septembre 2024

liste



Je tombe (presque) par hasard sur la soirée d'anniversaire du blog d'Etienne Ruhaud. Pendant six heures nous parlons de Céline, Proust, Dumont, Mouret, Mouchette, Bégaudeau, Becker, Depardieu, Valseuses, Franju, Mathieu, préciosité, censure, wokisme, mystique, films d'horreur... La nourriture est médiocre mais les cocktails sont doux. Qui a dit qu'on ne s'amusait pas à Paris ?

Hervé Weil, Fabrice Châtelain, Pierre Polygone, Pierre Cormary...

mardi 17 septembre 2024

Cravan

Je tombe par hasard sur le délicieux @cravanparis, où je déguste mon cocktail favori depuis que je suis allé visiter Turin, le Negroni. Je n'ose pas demander si la maison tire son nom d'Arthur Cravan, poète ayant furieusement consumé sa vie. Le bonhomme avait disparu dans une tempête... Je ne sais pas s'il se serait amusé de la continuité. Une existence sans concession devenant prétexte à une marque snob, accueillant des gens bien installés qui ne connaissent même pas son nom.

mardi 10 septembre 2024

Cannibale

Dans "Le mal joli" (Albin Michel, 2024), Emma Becker dévoile une partie de sa correspondance avec son amant. On y retrouve la pente délirante du torride vers le sale qu'il y avait chez Joyce et Nora, Apollinaire et Lou. L'échauffement à distance permet tout. La plume (ou les doigts) s'affole, elle se fait cannibale. Le photographe Araki partageait cette intuition, lui qui alternait clichés de femmes offertes et gros plans sur des restes de nourriture...

mardi 3 septembre 2024

De Biden à Trump

En 2017 JD Vance publiait le récit de son enfance dans les Appalaches, Hillbilly Elegy. Ce fut un grand succès, sans doute parce que le côté réaliste allait de pair avec un discours modéré : loin de se lamenter, l'auteur mettait ces populations pauvres devant leurs responsabilités. Refusant de prendre leur défense, il s'affichait démocrate, ce qui lui ouvrait les portes du grand public et des médias. J'en étais surpris car le vote populaire blanc basculait à l'époque vers les Républicains. Quoi qu'il en soit je l'ai lu avec intérêt, soucieux moi même de saisir les enjeux de ce qu'on a pris l'habitude d'appeler "la question blanche", de part et d'autre de l'Amérique. Mes "Petits Blancs" (2013) et ma "Révolte des Gaulois" (2020) brodaient sur l'équivalent français.

Maintenant JD Vance est devenu le colistier de Trump. Cela me paraît dans l'ordre des choses, compte tenu des équilibres politiques américains. Désolant que l'ethnicisation du vote soit aussi marquée, du moins chez les classes populaires... Je pense que le gros travail des partis dans un avenir proche sera d'essayer de dépasser ces fractures, même si je n'en vois pas le chemin.