La littérature sous caféine


mardi 26 avril 2016

Prince, le monstre pop (1)

Quelques notations sur Prince dont j’ai toujours été un admirateur féroce et que je considère, dans le domaine de la pop, comme le plus grand

- Je l’ai découvert avec « Diamonds and Pearls » (1991) et je n’ai plus cessé d’acheter ses nouveaux albums tout en mettant la main sur les anciens – j’organisais mon exploration selon deux flèches temporelles divergentes.

- J’ai d’abord été fan de cette période 90’s, sans comprendre qu’elle soit aussi décriée : je trouvais ses années 80 assez kitsch alors que ses production 90’s, aux contours plus nets, colorées de Hip-Hop, me transportaient. J’adorais d’ailleurs le groupe NPG qui l’accompagnait et je n’étais pas d’accord avec ceux qui ironisaient à son propos.

- Très vite, j’ai compris que je serais toujours partagé entre deux sentiments : la déception devant certaines facilités de Prince, l’indulgence pour ceux qui le trouvaient factice ; et une sidération devant la puissance et la variété de sa créativité. Pour moi, il a toujours représenté l’archétype du génie créatif et j’ai du mal à me faire à l’idée que la plupart des auditeurs, malgré tout, restent insensibles à ses fulgurances.

- Peu à peu, j’ai pris goût à ses années 70 et 80 et j’ai compris pourquoi cette période-là restait considérée comme sa meilleure : fraîcheur quand les 90’s viraient à la virtuosité ; chaleur quand les 90’s devenaient métalliques ; délire ébouriffé quand les 90’s basculaient dans la mégalomanie.

- A propos de mégalomanie, l’album « Love symbol» (1992) est une sorte de monstrueuse anomalie musicale, géniale dans son délire boursouflé, étouffante par sa volonté de prouver. Cet album concept ouvre sans doute l’inexorable période de désamour entre Prince et son public.

- Je ne suis pas un inconditionnel de son tube « Purple Rain » (tous les autres titres de l’album me paraissent plus brillants). J’ai toujours préféré Prince dans le funk torride plutôt que dans le slow sirupeux (quoi que le bien nommé « Sometimes it snows in april » soit superbe) ou dans le rock désuet et sautillant, qui me hérisse un peu. Quel dommage que ce titre éclipse souvent le reste ! Pourquoi donc Prince y revenait-il toujours ? Les fins de concerts sous les pluies de paillettes me laissaient insensibles, et Prince me faisait alors l’effet d’un pantin.

- Trois tubes se détachent sans doute aux yeux du grand public : Purple Rain, Kiss et Cream, seul le second me paraissant vraiment passer la barre des années. Bien souvent, il y a dans la musique de Prince un élément de bizarrerie, de baroque, de fantaisie assez datée qui lui interdit de franchir le cap du large assentiment public – l’inverse de Michaël Jackson, en fait. Je me suis toujours demandé s’il recherchait cet effet d’étrangeté, s’il le revendiquait, ou s’il l’apercevait à peine, emporté par son obsession créatrice.

dimanche 24 avril 2016

Confidences dans le noir (Mathieu Simonet, Barbe rose)

Il y a trois ou quatre ans de cela, au salon littéraire L’ïle au livres (Ile de Ré), j’ai discuté presque tout un soir avec Mathieu Simonet à propos de nos pères respectifs et, alors que les autres buvaient et se trémoussaient dans l’atmosphère tamisée, j’ai beaucoup parlé d’amour filial, de difficultés à communiquer et de suicide. Ce fut un moment dense, assez lumineux.

Quelques années plus tard Mathieu publie un livre sur son propre père, évoquant avec la justesse et la précision qu’on lui connaît un homme taraudé par la folie et les relations douloureuses et passionnées qu’il nouait avec son fils. Ce "Barbe rose" (Seuil, avril 2016) me fait l’effet d’une confidence dite dans le noir, et confirme tout le bien que je pense de l’écriture de Mathieu – dans le genre si galvaudé de l’autofiction, elle me paraît bel et bien la meilleure, extrêmement dépouillée, sans complaisance ni effet de manche.

dimanche 10 avril 2016

Breaking Bad au PS

Comme d’habitude lors des conférences sur le sujet (en l’occurrence, les petits Blancs dans les campagne, soirée-débat organisée par Fabien Verdier, conseiller municipal PS de Châteaudun et conseiller régional), il y a eu quelques auditeurs au regard dubitatif, prêts à se montrer hostiles. Et puis, le propos s’est clarifié. Les langues se sont déliées, les sourires sont revenus, tout le monde a compris je crois qu’on pouvait aborder ces sujets-là sereinement et même avec humour.

Pendant deux heures trente, je suis resté cependant intrigué par un personnage au fond de la salle dont le visage me semblait familier. Il est intervenu plusieurs fois de manière assez vive pour signifier quelques points de désaccord et témoigner brièvement de ses anciens engagements musclés du côté de l’extrême-gauche. Où l’avais-je déjà rencontré ? Ses références truculentes aux violences politiques dans lesquelles il avait été impliqué semblaient réveiller en moi de lointains souvenirs. J’ai fini par comprendre : cet homme était le sosie du personnage de Mike dans la série Breaking Bad, homme de main particulièrement efficace au service d’un ponte du trafic de cristal meth. Il aura donc fait régner sur la soirée comme un air d’inquiétante étrangeté, pas tout à fait décalé d’ailleurs avec le fait de parler de petits Blancs devant un parterre d’édiles PS.

jeudi 7 avril 2016

Petits Blancs dans les campagnes

Vendredi 8 avril, Fabien Verdier, conseiller municipal (PS) de Châteaudun et conseiller régional, m'invite à animer une conférence sur le thème des petits Blancs et du vote FN dans les campagnes... La température va monter d'un cran !