La littérature sous caféine


lundi 10 mars 2025

Le Havre / Kérangal (1)

J'aime cette ville du Havre où je suis né. C'est une sorte de grande cité fantomatique le long de la mer. Amoureux, je guette les livres qui en parlent et je me suis naturellement jeté sur le dernier roman de Maylis de Kérangal, "Jour de ressac" (Verticales, 2024). J'y ai fait le relevé des lieux qu'elle décrit et je me rends sur place pour confronter ses visions avec les miennes. Ainsi, le premier lieu : le bar Les Champs Elysée, renommé Le Terminus.

"... sans un regard non plus pour les lycéens qui occupaient la banquette, qui traînent et s'accolent ici depuis que les banquettes et l'adolescence existent, et ceux-là avaient beau être penchés sur leur portable à scroller, à follow, à follow back, à liker des stories, c'était toujours la même scène, la même scène exactement..."

mardi 11 février 2025

Du Baudelaire, vite !

Timothée Rosnay, fils de Blaise et petit fils de Jean-Pierre (fondateur du Club des poètes), récite le superbe De profundis Clamavi. Qand il demande au public s'il souhaite un second poème de Baudelaire, son père l'interrompt pour suggérer quelque chose de plus léger. Mais j'aimerais bien entendre cette deuxième pièce, moi ! En sortant du club je n'ose pas demander à l'artiste quel en est le titre. Baudelaire est toujours d'un bel effet quand la nuit tombe.

vendredi 3 janvier 2025

L'effet du froid

"Je lutte contre la grossophobie littéraire !" clame Grégoire Bouillier en préambule de la présentation de son dernier roman par Sébastien Reynaud (Zone critique). "Quand un lecteur se plaint de l'épaisseur de mon livre, je lui réponds que mon livre n'est pas gros. C'est lui qui n'a pas le temps de lire !" S'ensuit une passionnante discussion sur le syndrome de Florence. Celle-ci me rappelle un vieux billet écrit ici même, à propos du fait que certaines œuvres d'art avaient le don, bien placées dans un musée, de me foudroyer - surtout quand il fait froid ! En ce moment, les circonstances y sont favorables...

mardi 22 octobre 2024

Tentative d'épuisement de Sainte-Adresse

Jour 1 : Les Blockhaus

Sainte-Adresse est la ville de mon enfance / Elle représente la banlieue chic de la très ouvrière Le Havre / A l'ouest, on grimpe jusqu'au sommet d'une falaise où s'égrènent des blockhaus, reliques de la Deuxième Guerre mondiale / Certains surplombent la plage et menacent de s'effondrer, comme il est arrivé récemment à Octeville / Les autres vieillissent tranquillement / Dans plusieurs décennies, sans doute n'en restera-t-il pas grand-chose / On les rasera, à moins d'en élire un comme relique / Certains sont ouverts à tous les vents, d'autres ménagent des antres obscures / Ils sont régulièrement squattés / Leurs tags se renouvellent, signe qu'ils inspirent / Ils ponctuent cinq cents mètres de promenade comme des bornes dont on aurait perdu le sens mais qu'on trouve rassurantes en dépit de leur laideur, en dépit des souvenirs douloureux qu'ils sont censés charrier.

mercredi 18 septembre 2024

liste



Je tombe (presque) par hasard sur la soirée d'anniversaire du blog d'Etienne Ruhaud. Pendant six heures nous parlons de Céline, Proust, Dumont, Mouret, Mouchette, Bégaudeau, Becker, Depardieu, Valseuses, Franju, Mathieu, préciosité, censure, wokisme, mystique, films d'horreur... La nourriture est médiocre mais les cocktails sont doux. Qui a dit qu'on ne s'amusait pas à Paris ?

Hervé Weil, Fabrice Châtelain, Pierre Polygone, Pierre Cormary...

mardi 16 avril 2024

Déesse païenne

En vadrouille au Père-Lachaise avec Étienne Ruhaud pour tourner une première vidéo "Amitiés littéraires", je ne pouvais faire l'économie d'une visite à la tombe de Colette, chère déesse païenne, chantre des amours cruelles. Il faisait beau, la lumière pleuvait sur les tombeaux mégalomanes, sur les touristes en goguette. Elle aurait aimé qu'on la célèbre jusque dans ce temple de la mort en fanfare.

mardi 9 avril 2024

La vie sexuelle de ma tortue

Qui ne s’est jamais interrogé sur la vie sexuelle de son animal de compagnie ? Dans ce texte mordant, Aymeric Patricot découvre celle de sa tortue, qu’il prenait pour un animal triste et apathique, mais dont il découvre les grands appétits. Une fiction qui interroge la folie couvant dans les espaces pavillonnaires, où la vie semble pourtant si tranquille.

mardi 30 janvier 2024

Soirée poésie: autour du recueil "Presque..." de Raluca Belandry