En trente ans, la vie collective s’est durcie. Les partis politiques se haïssent, la violence s’est installée dans la rue – attentats, émeutes, coups de force. Le pays se contracte pour faire face à des enjeux qui le dépassent. Il peine à dessiner des voies d’avenir. Les rêves sont des rêves défensifs. Les autres continents progressent, eux. Mais la France, et l’Europe tout autour, se crispe et pousse des cris. On nous avait pourtant promis la paix et la prospérité, quitte à nous en imposer la formule par la force. En tout cas j’ai la sensation, en me rendant au Hellfest pour la deuxième année consécutive, de débarquer dans une zone en phase avec l’époque. Catharsis à tous les étages. Les foules n’y votent pas d’un seul tenant mais elles hurlent pour exorciser leurs monstres. L’heure n’est plus aux bluettes. Vive les voix rocailleuses et les murs de la mort.