La littérature sous caféine


L’abolitionnisme a-t-il vraiment emporté la mise ? (Lectures connexes (5))

A en croire le très documenté « Sur les trottoirs, l’Etat » (Gwenaëlle Mainsant, Seuil, 2021), qui fait le point sur la lutte de l’Etat français contre la prostitution de rue, l’abolitionnisme l’aurait emporté dans la sphère politique, au détriment de toute démarche visant à tenir compte des conditions concrètes d’exercice du métier : on se contente désormais de viser la disparition de cette activité. Or, le décalage me paraît assez flagrant avec les échos sur le terrain (associations, personnalités…), où le réglementarisme semble plutôt de mise, à l’exemple de Klou, qui publie ces jours-ci un récit graphique sur son expérience de Travailleuse Du Sexe (« Bagarre érotique », Anne Carrière, SexAppeal).

On y retrouve la fougue et la fierté de Grisélidis Réal, et de jolis développements sur ce qui l’a amenée au métier. Une conviction très forte domine l’ensemble : la prostitution n’est pas une sinécure, bien sûr, mais elle vaut bien d’autres activités. Celles qui le choisissent le font pour des raisons valables. Plutôt que d’interdire la prostitution, clame le livre, facilitons plutôt son accès aux femmes et aux minorités : toutes et tous ont droit à payer pour du sexe !


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