La littérature sous caféine


"Une enquête passionnante" (Jérôme Dupuis, L'Express)

Dans L'Express du 13/11/2013, un article de Jérôme Dupuis sur le dernier essai en date d' Alain Finkielkraut. Le dernier paragraphe fait référence aux "Petits Blancs" :

"Ainsi donc, ce serait ça, le terrible brûlot qu'il conviendrait de ranger dans les bibliothèques quelque part entre Maurras et Hitler ? Un brûlot dont l'auteur, Alain Finkielkraut, ne serait, toujours à en croire la rumeur, qu'un sous-marin de Marine Le Pen ? Disons-le d'emblée au risque de décevoir les amateurs de sensations fortes, cette "Identité malheureuse", qui caracole en tête des ventes, s'apparenterait plutôt à l'un de ces essais didactiques à la Raymond Aron, où l'histoire des idées tente d'éclairer notre présent. (...)

Il est un autre auteur, plus discret, que cite également Finkielkraut : Aymeric Patricot. Hasard éditorial, ce jeune agrégé de lettes publie ces jours-ci une enquête passionnante sur les "petits Blancs", ces Français déclassés vivant dans les territoires perdus de la République, angle mort de notre sociologie politique. Sur un ton toujours très juste, Patricot dresse ce portrait d'une France frappée par le chômage, l'obésité et la rancœur. Un tableau qui fait étrangement écho à l'un des passages les plus controversés de l'ouvrage de Finkielkraut : "Les autochtones n'ont pas bougé, mais tout a bougé autour d'eux. Ont-ils peur de l'Etranger ? Se ferment-ils à l'Autre ? Non, ils se sentent devenir étrangers sur leur propre sol
.""

J'en profite pour faire une précision : la toute dernière phrase de l'article, présente dans le livre d'Alain Finkielkraut, certains des témoins de mon livre pourrait la faire leur. Mais elle n'est pas le sens ultime des "Petits Blancs"...

Au passage, j'apprends qu'Alain Finkielkraut cite mon précédent essai, "Autoportrait du professeur en territoire difficile" (Gallimard, 2011), dans son Identité malheureuse. Il le fait à la page 194 :

"Alors que le narrateur de L'Irrévolution se plaignait d'avoir des élèves "fort propres, fort polis et fort convenables" qui se levaient de leurs sièges quand il entrait dans la classe et qui l'appelaient "Monsieur", c'est la plainte ou, plus exactement, la stupeur inverse qui se fait entendre de toutes parts. Je citerai trois exemples. Aymeric Patricot, Autoportrait du professeur en territoire difficile : "Trente enfants qui ne craignent pas l'autorité parce qu'ils ne savent tout simplement pas ce que c'est. Trente enfants dont le plus grand plaisir est la provocation, l'agressivité, le chahut. (...) Comment voulez-vous les tenir lorsqu'ils bavardent en chœur et qu'ils refusent de répondre aux injonctions même discrètes autrement que par des formules aussi lapidaires que "Lâche-moi" pour les plus distinguées.""

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