Réaction à chaud après le visionnage de cette vidéo - réaction indépendante du contenu du livre d'Eric Zemmour, ou même de son personnage : il se laisse embarquer ici dans un surprenant débat, à propos de son roman Petit Frère (Denoël, 2008). Le plus étonnant n'est pas que son livre provoque l'indignation (comme à son habitude, l'auteur joue la provocation, et traite de thèmes sensibles en fonçant bille en tête ; d'autre part il se permet de s'inspirer ici d'un fait divers encore très frais, ce qui pose de vrais problèmes de déontologie), mais qu'il suscite des levées de bouclier qu'on pourrait croire d'un autre temps.

Le reproche principal adressé au chroniqueur de Ruquier, dans le débat ci-dessus, semble être d'avoir osé s'inspirer de personnages réels (heurtant la sensibilité de personnes n'ayant pas encore fait leur deuil - réaction parfaitement compréhensible, par ailleurs), et de mettre dans la bouche de ses protagonistes des propos souvent contestables...

A cet égard, Zemmour se compare à Flaubert ou Balzac, qui ont tiré leurs plus fameux récits de sordides faits divers... Ce n'est pas très modeste de sa part, mais l'argument semble imparable. Surtout lorsqu'il s'agit de préciser que les paroles des personnages ne sont pas celles de l'auteur. En comparaison, certaines répliques de Paul Amar peuvent surprendre - notamment vers la fin du débat, lorsqu'il lance par exemple sur un ton péremptoire : "La prochaine fois, s'il vous plaît, inventez tout !" Peut-être cela fait-il partie d'une certaine mise en scène, le présentateur cherchant à se faire l'écho d'une véritable Vox Populi ? Les mauvaises langues diront qu'en fait tout le monde gagne (en termes de ventes et d'audiences) à ces débats faussement virulents...