Aymeric Patricot : Frisson d'érotisme horrifique (Octave Mirbeau)

Frisson d'érotisme horrifique (Octave Mirbeau)

Par admin, lundi 23 juillet 2007 à 19:49 :: Littérature française :: #252 :: rss

En horreur (et en érotisme) la littérature semble pouvoir aller beaucoup plus loin que le cinéma, tout simplement parce que les mots, quoi qu’ils décrivent, heurtent moins que les images (et parce que les images restent toujours à la traîne par rapport à l’imagination).

Et puis la littérature permet sans doute un degré plus pur encore de fantasme, comme avec cette scène étonnante, piochée dans un recueil intitulé Les Vertus du Vice (Gilles Verlant, Albin Michel) :

« On ne permet pas aux étrangers d’assister à ce supplice qui, d’ailleurs, est très rare aujourd’hui… Mais nous avions donné de l’argent au gardien qui nous dissimula, derrière un paravent… Annie et moi, nous avons tout vu… Le fou – il n’avait pas l’air fou – était étendu sur une table très basse, les membres et le corps liés par de solides cordes… la bouche bâillonnée… de façon à ce qu’il ne pût faire un mouvement, ni pousser un cri… Une femme, pas belle, pas jeune, au masque grave, entièrement vêtue de noir, le bras nu cerclé d’un large anneau d’or, vint s’agenouiller auprès du fou… Elle empoigna sa verge… et elle officia… Oh ! chéri !... chéri !... si tu avais vu !... Cela dura quatre heures… quatre heures, pense !... quatre heures de caresses effroyables et savantes, pendant lesquelles la main de la femme ne se ralentit pas une minute, pendant lesquelles son visage demeura froid et morne !... Le patient expira dans un jet de sang qui éclaboussa toute la face tourmenteuse… » (Octave Mirbeau, le Jardin des Supplices)

COMMENTAIRES

1. Le lundi 23 juillet 2007 à 23:01, par aimée

je suis d'accord, les images sont figées et bloques notre immaginaire, elles nous imposent les images, les visages des personnes, c'est comme pour les films tirés de livres, si on voit le film avant d'avoir lu le livre on aura déja le décor, les personnages et l'ordre des évennements en tête .
mais il y a aussi des images, je penses plutot à des photos ou des peintures qui nous racontent des histoires sans même qu'un texte les accompagne qui pourtant ne nous empêche pas de s'immaginer l'histoire ...

2. Le mardi 24 juillet 2007 à 10:40, par Philippe

La lecture publique d'une des nouvelles composant le dernier ouvrage de Chuck Palahniuk, "A l'estomac", a provoqué plusieurs évanouissements et malaises.

Pour lire ledit texte (intitulé "Tripes", tout un programme :-) ), cliquez ici ou copiez le lien dans votre navigateur :

buzz.litteraire.free.fr/d...

3. Le mardi 24 juillet 2007 à 11:32, par lila

Cet extrait est d'une perversité absolue mais je trouve ça génial, je ne savais pas que l'on pouvait faire mourir un homme comme ça (mais bon c'est une fiction). Le plaisir, le supplice et la mort... J'en frissone.

4. Le mardi 24 juillet 2007 à 11:44, par lila

Et la peinture européenne des XVI et XVIIe siècles est pleine de ce genre de représentations, aussi terrifiantes les unes que les autres ("Le supplice de Saint-Erasme" par Nicolas Poussin / Et surtout l'impassibilité des saints matyrisés dans les toiles de Bronzino : "Saint-Laurent sur son gril" / Saint-Barthélémy qui porte allègrement ces lambeaux de peau sur le bras après avoir été écorché vif ...)

5. Le mardi 24 juillet 2007 à 14:30, par mister pat

j'avoue que l'alliance du plaisir et de la souffrance, ce n'est pas trop mon truc... d'ailleurs je suis plutot douillet, et je suis tombé sur des photos de torture sur le net pour illustrer ce billet qui m'ont fait froid dans le dos...

6. Le mardi 24 juillet 2007 à 15:59, par lila

Moi aussi ça me terrifie mais certaines représentations de scènes de tortures dans la peinture italienne valent le coup .... En général, les gens sont très friands de ce genre de choses. A Milan, je vivais pas très loin du Musée de torture et il y avait de nombreux visiteurs tous les jours ; je n'y ai jamais mis les pieds...

7. Le mardi 24 juillet 2007 à 17:23, par mister pat

je suis assez amateur de films d'horreur, mais ceux qui sont fondés sur le principe de la torture ne me tentent pas : Saw, par exemple, ou Hostel, me terrifient... Je n'aurais pas de plaisir à les voir !

8. Le mardi 24 juillet 2007 à 20:51, par Hoplite

euh... c'est Eros et Thanatos... un truc comme ça, non ?

Cdt! ;-)

9. Le dimanche 19 mai 2013 à 03:05, par meizitang botanical slimming soft gel

'Rapid Weight Loss' Without having a Prescribed! Whoever has researched into natural and organic approaches for eating habits in conjunction with weight meizitang botanical slimming soft gel decrease have likely formerly noticed meizitang botanical slimming soft gel involving hoodia. Nevertheless, a person continue to keep may most certainly not meizitang botanical slimming soft gel understand specifically the way Special Hoodia gordonii functions or perhaps the method compares amidst pure weight loss pills.

10. Le vendredi 24 mai 2013 à 04:10, par payday loans