La littérature sous caféine


Paris, ce "chef-lieu de province allemand" (Benoît Duteurtre, A nous deux Paris !)


Benoît Duteurtre - A nous deux, Paris ! par Librairie_Mollat

Il y a plein de belles choses dans le dernier roman de Benoît Duteurtre, A nous deux Paris ! – récit de la montée à Paris d’un Normand de bonne famille, cherchant à percer dans la musique. L’histoire de ce Rastignac en mode mineur réserve de belles digressions sur les révolutions musicales des années quatre-vingt, les plaisirs et les amertumes de la vie nocturne, les surprises de l’initiation sexuelle. C’est bien observé, fluide, plutôt drôle. Le roman se clôt sur des pages mélancoliques, tournant presque au pamphlet contre le Paris d’aujourd’hui, comme dans cet échange avec Delanoë :

« - Il me semble quand même que Paris est beaucoup plus vivant qu’autrefois.
Evidemment, s’il parlait des animations organisées par les pouvoirs publics, de la « Nuit des musées », de la « fête de la Musique », de la « Nuit blanche », de « Paris Plage » et de tous les rendez-vous festifs qui jalonnent le calendrier, il avait probablement raison. Mais, lorsqu’on aime modérément ces bains de foule ; lorsqu’on préfère déambuler d’un café à l’autre et découvrir en secret les mystères d’une ville, il me semble bien qu’on pourrait affirmer exactement le contraire : la capitale que j’ai découverte, voici trente ans, me donne parfois l’impression de s’être transformée en chef-lieu de province allemand. »

Dans Les pieds dans l’eau, le plaisir de lecture tenait au charme d’une prose élégante mais sans prétention, dressant le portrait d’une aimable bourgeoisie de province – j’en parlais ici-même. Dans A nous deux Paris !, le plaisir se mâtine d’un soupçon de cruauté : l’auteur donne dans la satire, se moque gentiment des pères de famille comme des artistes prétentieux. D’un point de vue formel, il propose un final osé : le lecteur découvre plusieurs fins possibles, dont celle de la mort sans gloire du protagoniste dans un lit d’hôpital. Quoi qu’il arrive, les destins restent cependant dérisoires et le roman se clôt par quelques mots désabusés – quoi que sans pathos :

« Ce n’était là qu’une poignée de destins perdus dans l’infinité du temps ; quelques points minuscules dans l’éternelle solitude. »

Mine de rien, Benoît Duteurtre prolonge avec ce livre une véritable fresque, celle des rêves de plaisir et de grandeur que la France a pu inspirer à la charnière des deux siècles – et c’est une fresque tragi-comique.

COMMENTAIRES

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