lundi 11 février 2013
"Bizarrement, c'est agréable"
Par admin, lundi 11 février 2013 à 17:26 :: "L'homme qui frappait les femmes" (2012)
Un article sur le site Toujours à la page.
Un autre paru sur le site Parutions.net :
"Dans la peau de l'agresseur.
La violence faite aux femmes fait l’objet de bien des publications, bien des études, bien des statistiques, de façon à trouver des solutions pour protéger les victimes, voire enrayer ce fléau. Mais peu de romanciers ont considéré les choses sous l’angle fort et inattendu retenu par Aymeric Patricot, en se mettant dans la peau de l’agresseur et en décortiquant le mécanisme qui l’entraîne inéluctablement vers les coups.
«Je ne chercherai pas à me justifier, ni même à présenter les choses sous un jour avantageux pour moi»… Ainsi débute la narration et le début d’une longue analyse froide des faits. Le personnage, attaché parlementaire à l’Assemblée nationale, Président d’une association de défense des femmes battues, marié, obéit à des pulsions qui le mèneront loin et détruiront sa vie. Ce qu’il y a d’impressionnant dans ce texte, outre le style quasi universitaire, c’est la distance que met le narrateur entre les actes, leur déroulement et la façon d’en parler. Une lucidité toujours présente et une recherche sans complaisance d’une explication sont les fils conducteurs de ce livre réaliste et cruel.
«Il y avait quelque chose de lisse et de monotone dans la succession des semaines, et même d’insupportable : ce n’était donc que ça le bonheur ?... l’excitation de mes dérapages me paraissait désirable». (…) «Sans cette chose qu’était la brutalité, je percevais mon existence comme une forme terriblement vide, et j’étais angoissé chaque fois que j’imaginais ce que j’aurais été sans elle»…
La lecture est cependant, bizarrement, agréable. Nous sommes loin des faits divers sanglants et misérabilistes, plus proches de ces médecins légistes de séries policières qui portent sur les cadavres une regard neutre et il est fascinant de suivre cette déchéance lucide, impossible à éviter, accentuée par la vengeance des femmes.
En homme de littérature et de réflexion, l’auteur termine par L’Insoutenable, essai sur le choix du livre, comme sur ce qui est insoutenable dans la vie, avec un parallèle étonnant entre l’écriture de ce type de sujets et la musique, l’exercice musical impliquant le corps et donc entraînant l’expression d'un cri.
Un ouvrage original et de grande qualité."
Un autre paru sur le site Parutions.net :
"Dans la peau de l'agresseur.
La violence faite aux femmes fait l’objet de bien des publications, bien des études, bien des statistiques, de façon à trouver des solutions pour protéger les victimes, voire enrayer ce fléau. Mais peu de romanciers ont considéré les choses sous l’angle fort et inattendu retenu par Aymeric Patricot, en se mettant dans la peau de l’agresseur et en décortiquant le mécanisme qui l’entraîne inéluctablement vers les coups.
«Je ne chercherai pas à me justifier, ni même à présenter les choses sous un jour avantageux pour moi»… Ainsi débute la narration et le début d’une longue analyse froide des faits. Le personnage, attaché parlementaire à l’Assemblée nationale, Président d’une association de défense des femmes battues, marié, obéit à des pulsions qui le mèneront loin et détruiront sa vie. Ce qu’il y a d’impressionnant dans ce texte, outre le style quasi universitaire, c’est la distance que met le narrateur entre les actes, leur déroulement et la façon d’en parler. Une lucidité toujours présente et une recherche sans complaisance d’une explication sont les fils conducteurs de ce livre réaliste et cruel.
«Il y avait quelque chose de lisse et de monotone dans la succession des semaines, et même d’insupportable : ce n’était donc que ça le bonheur ?... l’excitation de mes dérapages me paraissait désirable». (…) «Sans cette chose qu’était la brutalité, je percevais mon existence comme une forme terriblement vide, et j’étais angoissé chaque fois que j’imaginais ce que j’aurais été sans elle»…
La lecture est cependant, bizarrement, agréable. Nous sommes loin des faits divers sanglants et misérabilistes, plus proches de ces médecins légistes de séries policières qui portent sur les cadavres une regard neutre et il est fascinant de suivre cette déchéance lucide, impossible à éviter, accentuée par la vengeance des femmes.
En homme de littérature et de réflexion, l’auteur termine par L’Insoutenable, essai sur le choix du livre, comme sur ce qui est insoutenable dans la vie, avec un parallèle étonnant entre l’écriture de ce type de sujets et la musique, l’exercice musical impliquant le corps et donc entraînant l’expression d'un cri.
Un ouvrage original et de grande qualité."