La littérature sous caféine


Entretien avec Culture Chronique

Le site Culture Chronique, qui édite quelques-uns des billets de mon blog, vient de publier un entretien mené par Bertrand Jullien dans lequel j'évoque certaines questions soulevées par Autoportrait du professeur en territoire difficile. Je le reproduis ici.

"AUPORTRAIT DU PROFESSEUR EN TERRITOIRE DIFFICILE est un beau livre sur l’expérience d’Aymeric PATRICOT jeune professeur qui débuta dans ces établissements qu’on dit “sensibles”. Livre sans concession qui montre la réalité vécue par les enseignants dans ces postes avancés que sont les établissements scolaires au coeur de quartiers basculant dans la misère. Témoignage poignant d’un écrivain qui fait un récit réaliste de sa condition d’enseignant mais qui, à aucun moment, ne sombre dans la caricature et la polémique. Bertrand JULLIEN fondateur du site CULTURE CHRONIQUE et lui-même professeur de Lettres dans un lycée de banlieue portant le label “prévention de la violence” s’entretient avec l’auteur sur cette expérience partagée.

Bertrand JULLIEN : On vous connaît en tant que romancier. Au fond pourquoi avez-vous eu envie d’aborder la question de votre métier de professeur ?

Aymeric PATRICOT : Après quelques années d’expérience dans l’Education Nationale, j’avais le sentiment d’avoir vécu des choses suffisamment romanesques, suffisamment fortes pour constituer la matière d’un livre. Et puis je ressentais le besoin de faire le point sur ce que cette expérience m’avait apporté, et ce qu’elle avait changé en moi.

Bertrand JULLIEN : Vous avez choisi le terme d’autoportrait pour décrire votre expérience de professeur dans ces zones qu’on dit sensibles. Ce n’est évidemment pas indifférent.

Aymeric PATRICOT : Le livre se veut effectivement moins un essai – je ne suis pas un grand spécialiste du système éducatif – qu’un témoignage, et qu’une sorte de bilan sur la personne que je suis (disons, pour reprendre l’expression sartrienne, la « situation » qui est la mienne) dans la France d’aujourd’hui.

Bertrand JULLIEN : Vous expliquez que les élèves réclament de l’autorité, ils jugent d’ailleurs rapidement un professeur sur ce critère. C’est pour moi un constat objectif. Mais quand on a posé ce constat, force est de reconnaître que l’autorité est désormais une notion fort complexe. Même un professeur chevronné dans un collège ou lycée sensible n’est pas à l’abri d’une perte de contrôle aussi soudaine qu’inattendue ?

Aymeric PATRICOT : Oui, bien sûr, il y a des éclats parfaitement imprévisibles, même pour un professeur chevronné. Mais j’évoque plutôt dans le livre l’expérience vécue par bon nombre de professeurs débutants, celle qui consiste à « perdre une classe », c’est-à-dire à ne plus savoir que faire lorsque les menaces et les cris ne contiennent plus un groupe d’élèves.


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Bertrand JULLIEN : Vous constatez d’ailleurs – et je le confirme d’expérience – que la notion de l’autorité n’est jamais réellement abordée dans les instituts de formation des enseignants.

Aymeric PATRICOT : Il y a dix ans, c’était un fait – alors que l’immense majorité des professeurs débutants s’apprêtaient à connaître des contextes difficiles. Je pense cependant que les choses évoluent, qu’un tabou est tombé et qu’il est plus facile d’aborder ces thèmes aujourd’hui. Les formations intègrent souvent une réflexion sur la gestion des classes difficiles.

Bertrand JULLIEN : Vous avez la dent assez dure avec les personnels de direction qui selon vous soutiennent trop peu leurs professeurs. J’avoue pour ma part que c’est une chose qu’on apprend très vite en entrant à l’Education Nationale. On est souvent seul face aux difficultés. En même temps tout dépend de l’équipe pédagogique qui peut se révéler salvatrice. Par ailleurs les équipes de direction sont souvent entre le marteau et l’enclume. Reconnaissons que les profs sont tout de même des insatisfaits chroniques – je le sais j’en fais partie - et les rectorats mettent sacrément la pression aux proviseurs pour que le vaisseau EN donne l’impression de naviguer sur une mer d’huile ….

Aymeric PATRICOT : Sans doute. Sans vouloir faire de généralités, il est vrai que j’ai tenu à raconter dans ce livre quelques événements qui m’avaient révolté. La position des chefs d’établissements est éminemment délicate – c’est un métier très difficile, je trouve. Il n’empêche que des erreurs graves sont parfois commises, par lâcheté, par paresse, par méconnaissance, parfois par idéologie…

Bertrand JULLIEN : Vous décrivez certains cas de conflits entre élèves et professeurs où des enseignants remarquables sont totalement déjugés, brisés, par les représentants des parents qui jugent que ces professeurs n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes s’ils ont rencontré un problème. C’est si vrai. Si on se replace trente ans en arrière le gamin est renvoyé pour moins que ça, aujourd’hui c’est le prof qui doit plier.

Aymeric PATRICOT : Je ne suis pas de ceux qui regrettent l’époque révolue où l’autorité des professeurs était absolue. Et je comprends les parents qui, dans la difficulté, soutiennent des enfants qu’ils ont le sentiment de maintenir péniblement à flot. Il est indéniable cependant que la position du professeur a souvent basculé, qu’on l’accuse fréquemment de l’échec d’un élève. Son prestige s’est effondré, et les rapports se sont judiciarisés. C’est regrettable, mais c’est sans doute une tendance lourde de la société française.

Bertrand JULLIEN : En tant que professeur je dois avouer que je vous ai trouvé totalement honnête sur la réalité de certains établissements et le dénuement de l’enseignant face à ces situations. Vous écrivez :” Les quelques classes auxquelles j’ai été confronté à Vitry sur Seine ou à Orlyville , je n’imaginais tout simplement pas qu’elles soient possibles. Rien ne m’avait préparé à cette expérience pas même les pires reportages ou les films de fiction. “ C’est tout de même un constat terrifiant.

Aymeric PATRICOT : Je pense que la France a vécu dans le déni pendant vingt ans, même s’il est plus facile aujourd’hui de parler du phénomène. Les émeutes de 2005 ont témoigné, à leur manière, de cette partie du réel que tout le monde ou presque voulait occulter. Il faut voir les films américains sur le système éducatif des Etats-Unis (le récent Detachment, par exemple) : ils osent montrer une réalité stupéfiante, que la France ne connaît pas encore à ce point-là, mais qui pourrait bien devenir une réalité.

Bertrand JULLIEN : L’idée de placer des professeurs chevronnés dans ces zones sensibles est évidemment frappée au coin du bon sens mais faudrait-il que toute l’institution suive et là c’est plus compliqué. Il faut des proviseurs aimés des professeurs mais appréciés et craints des élèves, des CPE capables d’assumer des situations de crise. Du personnel très qualifié en définitive. Mais il faut une vraie volonté pour créer ces conditions.

Aymeric PATRICOT : J’ai des doutes sur la volonté politique, effectivement. Sur le terrain, la volonté est là, et j’ai beaucoup d’admiration pour de nombreuses équipes pédagogiques qui se dévouent au quotidien.

Bertrand JULLIEN : Vous faites bien la différence – et c’est important - entre les élèves pris individuellement qui sont généralement sympathiques et les phénomènes de groupes auxquels le professeur doit faire face

Aymeric PATRICOT : Oui, toute la difficulté est là : individuellement, les élèves sont sympathiques, souvent intelligents. Mais les phénomènes de groupe déresponsabilisent, et les anges peuvent devenir démons. Freud en avait déjà parlé, finalement : il décrivait ce qu’il appelait « la foule », où le groupe devient une sorte de grand individu perdant toute inhibition.

Bertrand JULLIEN : Vous expliquez aussi que certains élèves sont si agités qu’il n’est pas possible pour eux de suivre un cours plus de dix minutes. Il y a d’ailleurs une multiplication de ces cas d’élèves d’une grande nervosité et il faut noter qu’on les trouve aussi au lycée.

Aymeric PATRICOT : En collège, il est effectivement fréquent de gérer le cas d’élèves manifestement peu faits pour le système, et relevant davantage de la psychiatrie. Il existe des structures spécialisées, mais sans doute en nombre insuffisant. C’est très triste pour ces élèves-là, en grande souffrance, et pour les classes qui les accueillent car la qualité de l’enseignement s’en ressent. Au lycée, les cas sont moins nombreux, tout simplement parce que ces élèves en général n’y accèdent pas.

Bertrand JULLIEN : Vous parlez aussi des intrusions plus ou moins violentes dans les classes ce qui devient un problème endémique dans certains établissements. La classe n’est plus un sanctuaire et le professeur ne peut pas faire grand chose contre cette forme d’agression.

Aymeric PATRICOT : Le professeur est effectivement démuni. Ces intrusions-là relèvent du fait divers, et restent l’exception, mais elles font des ravages sur le moral des équipes. On parle beaucoup de la « sanctuarisation des établissements » : pourquoi pas, mais c’est assez triste d’imaginer que les établissements seraient les seuls oasis de paix dans un environnement violent…

Bertrand JULLIEN : Comme vous, il m’est arrivé d’intervenir physiquement pour séparer deux gaillards qui se battaient et là on se dit tout de même que la limite est déjà largement franchie parce que ce sont des gestes qu’on devrait s’interdire mais que la situation exige que l’on fasse…

Aymeric PATRICOT : D’autres professions subissent ce genre de dilemme : les chauffeurs de bus, les médecins, les services sociaux… Je ne sais d’ailleurs pas vraiment ce qu’il incombe de faires aux agents dans ce genre de situation : leur poste leur interdit-il d’intervenir ? Il y aurait non assistance à personne en danger, pourtant… Je me demande s’il n’y a pas quelques vides juridiques en la matière. Ou bien l’information sur ce sujet-là circule très peu.

Bertrand JULLIEN : Vous soulignez que le système scolaire produit aussi des violences sur les élèves en initiant un climat de compétition permanente qui doit permettre leur orientation, avec chaque trimestre le rituel du conseil de classe. Vous vous demandez si cette violence symbolique ne génère pas un autre type de violence chez nos élèves.

Aymeric PATRICOT : Je ne pense pas que la violence des élèves soit toujours une réponse à celle du système de sélection : elle me paraît avoir des causes sociales et sociétales plus larges. Il n’en reste pas moins que je me suis souvent posé des questions sur le rôle qui était celui du professeur dans la société d’aujourd’hui, et je me dis qu’on surestime souvent celui d’ « éveilleur des âmes » pour ne pas voir qu’il est avant tout une sorte de grand aiguilleur, distribuant les futures places dans la société en fonction de prétendus mérites. C’est un rôle qu’il n’est pas toujours facile d’assumer.

Bertrand JULLIEN : Cependant vous ajoutez à cette analyse que les professeurs dans les quartiers sensibles occupent des sortes d’avant-postes en territoire de misère. Vous écrivez : “nous sommes à deux doigts de nous laisser entraîner vers la formation de ghettos purs et durs.” Vous ajoutez : “Pour la première fois de ma vie (…) j’ai eu la sensation de me situer au coeur même de l’Histoire, embarqué d’un phénomène qui allait déterminer notre avenir pour des dizaines d’années.” C’est une impression que je partage effectivement depuis maintenant plusieurs années.

Aymeric PATRICOT : Comme je le disais précédemment, les films américains sur le sujet me donnent parfois l’impression de films d’anticipation sur ce que la France deviendra dans quelques années…

Bertrand JULLIEN : Vous expliquez aussi que politiquement ni la droite ni la gauche n’ont vraiment envie de traiter le problème pour des raisons différentes

Aymeric PATRICOT : C’est le petit tacle politique du livre : à droite, je pense qu’il existe une forme d’indifférence à la misère qui s’accumule dans les banlieues ; à gauche, un angélisme tout aussi ravageur puisqu’il consiste à refuser de parler des problèmes sous prétexte qu’il ne faudrait ni stigmatiser ni remuer de prétendues plaies.

Bertrand JULLIEN : L’impression que je partage aussi avec vous c’est que nous venons tous les deux de villes ouvrières assez pauvres, mais qu’à l’époque la mixité sociale arrivait encore à se faire. Il n’y avait pas cette brutalité, cette violence souvent gratuite.

Aymeric PATRICOT : C’est le sentiment que j’ai, oui. J’ai passé ma scolarité dans des collèges et lycées publics d’une ville pauvre, marquée par le chômage et une longue tradition ouvrière. Malgré tout, je n’ai jamais senti de haine sociale entre les élèves – des formes de mépris, oui, mais ne débouchant pas sur la violence. Je pense que nous sommes entrés dans une période où les rancœurs s’approfondissent, où de nouvelles formes de haines se développent.

Bertrand JULLIEN : Impossible évidemment de ne pas aborder la question du racisme qui est inhérente aux établissements dits sensibles…. Vous reprenez d’ailleurs dans votre ouvrage la notion qu’utilisent les Américains de “color line”. En enseignant dans ces établissements, vous découvrez qu’elle existe en France.

Aymeric PATRICOT : En France ces sujets-là provoquent immédiatement la gêne ou le ressentiment. Il devient très difficile d’en parler. Les non-dits se développent, les tabous. Il existe de nouvelles frontières entre populations, d’autant plus explosives qu’elles restent tues.

Bertrand JULLIEN : Je me suis mis dernièrement très en colère dans une classe de BTS où certains élèves utilisaient les termes d’Européens et d’Africains pour se désigner. C’est très dur à supporter quand vous êtes un républicain laïque convaincu.

Aymeric PATRICOT : C’est vrai. Mais je préfère au fond ceux qui mettent des mots sur ce qui existe. C’est triste que l’on revienne à nommer des différences que l’on pensait avoir dépassées, mais ceux qui refusent de regarder en face ces phénomènes nous préparent une société de détestations couvées, d’autant plus dangereuses.

Bertrand JULLIEN : Vous utilisez le terme “d’identités flottantes” concernant les élèves des quartiers sensibles.

Aymeric PATRICOT : Oui. Je compare d’ailleurs l’identité des élèves et celle des professeurs : de même que certains élèves se sentent un peu perdus dans une France à laquelle ils ont du mal à s’identifier, de même les professeurs sont obligés de remettre en cause leur conception de leur propre pays, face à ces générations qu’il connaissait mal. Vous-même évoquiez dans la question précédente les troubles que vous avez ressentis devant certains mots de vos élèves…

Bertrand JULLIEN : Il y a une chose que j’ai beaucoup aimée dans votre livre, c’est cette idée de mauvaise conscience du professeur que vous abordez dans la dernière partie de l’ouvrage. Mauvaise conscience face à la résignation de certains élèves, mauvaise conscience vis à vis de ceux qui doivent suivre les cours dans des atmosphères délétères.

Aymeric PATRICOT : Oui. Et c’est la conséquence directe de notre impuissance. Nous pensons parfois rendre service à certains élèves avec notre mansuétude, mais cela ne fait bien souvent qu’aggraver le chahut dans la classe et tout le monde y perd. Il ne s’agit pas, bien sûr, d’être dur avec les élèves – j’en suis d’ailleurs totalement incapable. Mais il paraît indispensable d’apprendre la fermeté, voire la sévérité quand il s’agit de discipline. (Je suis cependant très mal placé pour le dire, car dans la pratique je suis très patient, je laisse passer beaucoup de choses…)

Bertrand JULLIEN : Vous écrivez “La seule récompense que j’aie jamais obtenue pour mon travail auprès de ces classes, ce sont quelques mots de sympathie, voire de remerciement, glanés ici ou là, des témoignages parfois maladroits ou gênants de reconnaissance…” En revanche votre sentiment vis-à-vis du ministère est sans appel, vous considérez que les enseignants sont abandonnés à leur sort par la hiérarchie.

Aymeric PATRICOT : Je nuancerais : disons que nous sommes très autonomes dans notre travail, et je trouve ça très bien. Le revers de la médaille, c’est que le travail bien fait n’est pas forcément reconnu. Mais ça, je ne m’en plains pas non plus. En revanche, il est sûr que rien n’est fait, ou presque, pour atténuer la grande détresse des professeurs en difficulté.

Bertrand JULLIEN : Comme nous sommes professeurs de lettres tous les deux, je voudrais que nous revenions sur cette matière. Pour ma part je ne partage pas votre goût du rap, mais j’aimerais que vous expliquiez ce que vous appréciez dans ce genre musical et textuel.

Aymeric PATRICOT : Je n’écoute pas exclusivement du rap, mais j’apprécie deux choses en lui. Tout d’abord, cette colère, cette façon d’aborder les thèmes durs du quotidien, cette façon de considérer les pires aspects du réel. C’est en partie ma démarche en littérature, et j’ai parfois besoin d’exorciser moi-même quelques colères dans les univers très noirs de certains artistes. Ensuite, la prééminence donnée au langage. Car c’est bien ça, le rap : des paroles scandées sur fond rythmique. Le côté limité de la musique est compensé par une jouissance de la parole pure.

Bertrand JULLIEN : Vous expliquez qu’un enseignant peut faire lire autant de classiques qu’il veut. Mais il y a tout de même une vraie difficulté à faire lire, y compris au lycée.

Aymeric PATRICOT : Vous faites référence à l’un des chapitres optimistes du livre, celui où je dis ma surprise à constater combien certains classiques rencontrent du succès auprès des élèves. Bien sûr, il faut souvent s’adapter. Mais les nouvelles de Maupassant plairont toujours autant, Le Cid éveillera toujours l’attention des plus rétifs, les Fables de La Fontaine susciteront toujours la curiosité. Même chez les élèves étrangers à la lecture, il y a d’une part le goût pour les histoires, d’autre part la conscience que les livres sont une chose importante. S’ils les méprisent, c’est qu’ils ont parfois honte de ne pas y avoir accès.

Bertrand JULLIEN : Il y a une analyse de l’enseignement des Lettres que je partage totalement avec vous, cette réduction par l’institution scolaire “d’un poème, d’un roman, d’une pièce de théâtre à l’étude de l’énonciation, des figures de style ou des temps verbaux “ très loin des éblouissements littéraires que nous avons pu éprouver en tant que lecteurs…

Aymeric PATRICOT : Je pense effectivement que nous avons été trop loin dans la réduction du texte à l’analyse d’une série de figures, et l’exercice du commentaire composé, même s’il reste un superbe exercice, me semble complètement inadapté dans certaines filières, contribuant à dégoûter les élèves de la chose écrite. Cependant de nombreux professeurs sont conscients de cela, et s’efforcent de faire passer malgré tout un « plaisir du texte » un peu moins techniciste.

Bertrand JULLIEN : Mais vous évoquez aussi ces moments de suspension qui peuvent s’imposer par l’intérêt même que suscite un texte.

Aymeric PATRICOT : La lecture orale démultiplie les émotions, je trouve. Et j’ai quelques souvenirs très forts de lectures de poèmes de Hugo, de nouvelles du dix-neuvième ou même de pages de polar américain qui stupéfiaient complètement les élèves.

Bertrand JULLIEN : J’ai été très touché par votre vision très braudelienne sur le plan historique quand vous expliquez qu’en tant qu’enseignant vous éprouvez le plaisir et la responsabilité d’être immergé dans la matière même de la France.

Aymeric PATRICOT : Tiens, je ne pensais pas « faire du Braudel » avec ce livre… Mais il est vrai que la passion de ce métier peut être liée à la conscience d’être en contact avec la jeunesse et de participer à la formation de la future population adulte du pays. Certains jours, c’est effrayant. D’autres, c’est exaltant.

Bertrand JULLIEN : Vous refermez votre ouvrage sur un extrait de “A l’Est d’Eden” de John Steinbeck.

Aymeric PATRICOT : Il s’agit d’une page décrivant l’expérience d’un jeune professeur dans la Californie du début du vingtième siècle, et les similitudes avec la situation d’aujourd’hui sont frappantes... Cela aide à se dire que nous ne vivons finalement rien de nouveau – tout juste un nouvel épisode du long processus d’intégration de populations paupérisées.
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COMMENTAIRES

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