Quelques jours dans les bistrots havrais pendant ces vacances de la Toussaint :

1) Un homme bedonnant clame à la cantonade : "J'vous dis pas, si j'étais une femme, j'serais une sacrée salope !" (Rire général)

2) Au Chiquito (le même nom que le bar en bas de chez moi à Belleville). Une femme d'une soixantaine d'annéees, manifestement en manque d'affection, portant ce qui doit être sa plus jolie robe, adresse la parole avec une certaine fébrilité à tous les hommes qui passent dans un rayon de dix mètres. Elle commence toujours par justifier le petit verre de rosé qu'elle sirote méthodiquement par: "Je bois ça parce que ça me rafraîchit..." Dehors, il pluviote et la température est passée sous la barre des cinq degrés.

3) M'apprêtant à quitter le même bar, la patrone m'interpelle de façon peu amène : "Monsieur, je ne me trompe pas, vous avez branché votre ordinateur sur la prise qui est là-bas ? - Euh, oui... - Eh bien permettez-moi de vous dire que ça ne se fait pas, Monsieur ! Qu'est-ce que vous diriez, vous, si je venais chez vous et que je branchais mon sèche-cheveux dans votre salon ? Hein ? Vous ne seriez pas content, n'est-ce pas ? Et bien c'est exactement la même chose dans mon bar ! Il y a des choses qui ne se font pas, Monsieur ! - Euh... J'ai l'habitude de le faire dans d'autres bars et ça ne pose pas problème, habituellement... - Au revoir, Monsieur !"