1) Voulant acheter pour un cadeau l’un des volumes de Vie de Merde, livre tiré du site du même nom (compilant des anecdotes, censées être vraies, de galères du quotidien), je m’adresse à une vendeuse du rayon « comique » de Gibert Joseph. « Fais chier ! me répond-elle. J’en ai vraiment rien à foutre de ces merdes ! Vous trouvez pas que c’est sinistre, ce genre de trucs ? Non, mais vous croyez vraiment qu’on a besoin de ce genre d’humour ? C’est pas de l’humour, pour moi, c’est juste glauque ! Y’a vraiment un problème ! Génération pourrie ! Génération triste ! Les pauvres ! Si ça les fait rire ce genre de machin ! Moi je veux des trucs qui me tirent vers le haut ! Du véritable humour, quoi ! De la joie, des choses positives ! C’est vrai, quoi ! Moi je veux du positif, bordel ! Qu’est-ce qu’ils ont, tous, avec leur façon triste de voir les choses ! » (Cela dit, bien sûr, d’un air sinistre…)

2) Passant à la caisse, je vois le jeune homme derrière le comptoir commencer à feuilleter le livre : « Tiens, ils l’ont sorti en livre… Je savais pas… C’est marrant, comme truc… Y’en a une bonne, là… (Il la lit). Hin hin hin ! Vraiment marrant ! Tenez, je viens d’en recevoir une sur mon portable ! (Il me la lit) Hin hin hin ! Vous aimez bien, vous ? Moi je trouve ça pas mal… Ah ouais, y’en a vraiment plein dans ce bouquin, c’est bien… Mais vous êtes pressé, peut-être ? »

3) Le serveur d’un bar se plaint des rhumes qu’il attrape régulièrement maintenant qu’il habite à Paris. « Ça, c’est dans le métro, lui répond un homme goguenard d’une soixantaine d’années. Ça me rappelle ce que me disait souvent un ami. « L’air qu’on respire dans le métro, c’est un air qui a déjà été pété deux fois ! » »