La littérature sous caféine


"Quand Houellebecq nous parle d'asticots, c'est passionnant !"

1) Dans un bistrot de Belleville, un sémillant soixantenaire entame un vibrant plaidoyer de Houellebecq devant sa femme qui n'a pas l'air de connaître vraiment : "Un talent fou, ce Houellebecq ! Dans son dernier roman il est capable de parler de mouches au moment où on s'y attend le moins ! Tu vois, dans la dernière partie, ça devient policier, et au moment de décrire le cadavre, il embraye sur une description des mouches avec plein de détails sur la vie des mouches, c'est incroyable ! Personne d'autre ne ferait ça comme lui ! Personne d'autre n'oserait le faire ! Il a vraiment du talent ! Pareil avec les asticots... Il embraye avec les asticots, tu vois, à propos du cadavre, et il rend ça passionnant ! Vraiment passionnant !"

2) Dialogue entre deux metteurs en scène apparemment spécialisés dans les auteurs d'Europe de l'Est : "Tu vois, Blumfeld c'est du Brecht mais avec une nuance de Maskovitz, la tradition des contes campagnards mais avec un travail sur la langue supplémentaire, davantage de travail sur la langue qu'avec Kardec... - Comme Milena Houstov ? - Exactement ! Mais en plus vivant, tu vois, libéré des lourdeurs qu'on peut trouver chez Börkel. - En somme, comme du Zladic mâtiné de Borj. - Je n'aurais pas su dire mieux !"

3) A la gare Saint-Lazare, un teckel passe et une petite fille de dix ans pousse un cri, s'effondrant sur la valise de son père. "'J'ai cru que c'était un tigre !"

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