Si je fais le bilan de ma saison théâtrale 2006-2007, du point de vue du nombre de morts, cela donne :

- Hedda Gabler, d’Ibsen : un suicide + un suicide déguisé en rixe
- Trois sœurs, de Tchekhov : un suicide déguisé en duel
- Platonov, de Tchekhov : quelques morts, dont un suicide (si mes souvenirs sont bons)
- Naître, d’Edward Bond : plusieurs morts par balle + une scène de charnier + le massacre du corps d’un enfant
- Psychose, de Sarah Kane : un suicide

Il n’y a que la pièce de Thomas Bernhard, Au But, qui n’ait pas mis en scène de mort violente, encore que l’épouse parle longuement de l’agonie de son mari et qu’il s’agisse beaucoup de désespoir et de dégoût.

Comment justifier une telle hécatombe ? Sans doute la bonne vieille catharsis d’Aristote (il faudrait d’ailleurs faire des sondages, tiens, pour savoir si les spectateurs se sentent purgés à la sortie d’une pièce…), sans doute aussi le fait qu’on présente sur scène des raccourcis de nos destins et qu’il est donc inévitable d’aborder la question de la mort… Mais que la mort prenne si souvent sur scène la forme du suicide ? Peut-être une question de maîtrise de soi, donc aussi de sa fin...