La littérature sous caféine


Olivier Adam : Falaises (Points, 2006)



Difficile d’écrire sur le deuil de sa mère sans être ennuyeux, ni triste à mourir, ni désespérément répétitif. Olivier Adam réussit le parfait équilibre entre l’épanchement de la douleur et la tension romanesque. Dans un livre de facture très classique – court, bien construit, au style ciselé – il fait passer une très large palette d’émotions, souvent sombres, mais toujours puissantes.

« Paris regorgeait d’hallucinations, d’apparitions fugaces au coin d’une rue, dans l’ombre d’un porche, le reflet d’une vitrine. Paris débordait de sosies de ma mère. Femmes discrètes et livides, maigres et blondes, se hâtant sur les trottoirs, au milieu des voitures, disparaissant dans les bouches de métro, le hall d’un hôtel, la porte codée d’un hôtel particulier. Etrangement il s’agissait presque toujours de femmes élégantes et mystérieuses. » (p150)


COMMENTAIRES

1. Le mardi 5 septembre 2006 à 16:45, par Lilou

Falaise est un petit bijou. Fait rare dans la littérature française contemporaine!
Olivier Adam évoque une existence douloureuse par le truchement d'une écriture simple mais belle voire poétique. Analysant avec finesse et tendresse des faits déchirants, l'auteur a su éviter l'écueil du pathos.
Ce "roman", regorgeant d'émotions, ne peut aucunement laisser le lecteur indifférent...

2. Le lundi 4 juin 2007 à 11:21, par lila

En explorant les recoins de ce blog, je tombe sur sur ce billet que j'avais jusque là ignoré. J'ai du lire "Falaises" à peu près à ce moment là, quand il est sorti en poche, lors de la rentrée lilttéraire. J'ai été attirée par la couverture et aussi par les falaises d'Etretat, le lieu du drame.

Ce texte m'a beaucoup touché, quelle force ! Et, j'ai surtout aimé la réaction de répulsion qu'il a générée chez quelqu'un de tres tres tres proche, c'était instructif !

J'aime ce genre de livre qui provoque des sentiments totalement contradictoires chez les lecteurs. De par leur violence, il font écho à l 'histoire personnelle de chacun et sont quelquefois des révélateurs d'un passé enfoui.

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