Difficile d’écrire sur le deuil de sa mère sans être ennuyeux, ni triste à mourir, ni désespérément répétitif. Olivier Adam réussit le parfait équilibre entre l’épanchement de la douleur et la tension romanesque. Dans un livre de facture très classique – court, bien construit, au style ciselé – il fait passer une très large palette d’émotions, souvent sombres, mais toujours puissantes.

« Paris regorgeait d’hallucinations, d’apparitions fugaces au coin d’une rue, dans l’ombre d’un porche, le reflet d’une vitrine. Paris débordait de sosies de ma mère. Femmes discrètes et livides, maigres et blondes, se hâtant sur les trottoirs, au milieu des voitures, disparaissant dans les bouches de métro, le hall d’un hôtel, la porte codée d’un hôtel particulier. Etrangement il s’agissait presque toujours de femmes élégantes et mystérieuses. » (p150)