Mail collectif d'un auditeur de ma conférence à Marseille pour NDL :

Une question qui m’a étreint au point d’aller la poser à l’auteur et de nous la poser ici et de la lui poser : Que faire ?

La force de sa conférence, c’est le parallèle entre ses « petits blancs » exclus du monde économique solvable, et lui-même l’auteur, et je me sens complètement comme lui, « petit blanc intellectuel », exclu aussi. De quoi ? par qui ? rejeté où ? mais surtout, que faire ? qu’est-ce que le petit blanc peut faire ? ou plutôt qu’est-ce que nous, citoyens pouvons faire pour eux, et pour nous, car nous partageons le même monde, qui ne résume pas à un mode économique solvable : il n’y a qu’une planète, qu’un espace vital vivable… et qu’est-ce que nous, petit blanc intellectuel, pouvons faire pour ne pas faire comme le petit blanc qu’il nous décrit…

Mais justement, revoyons d’abord ce qu’il nous décrit dans sa conférence,

Aymeric, l’auteur conférencier, nous a retracé le portrait de gens qu’il appelle « petits blancs ». Des gens pauvres, exilés chez eux, prenant de ce fait un beau jour conscience de leur blanchitude et de leur exil irrévocable, non pas quelque part, mais hors de leur groupe majoritaire d’origine.

Il fait le parallèle aux Etats-Unis où il voit les mêmes « petits blancs » qui eux se revendiquent « white trash », « raclure de blancs ». Là-bas, il a identifié que leur comportement tend à une forme de désir d’intégration locale. Intégration qui a minima s’exprime par l’acceptation de leurs voisins d’infortune et non pas par la haine envers ces minorités communautaires qui sont son univers et l’en auraient virtuellement exclus (virtuellement car le pauvre blanc white trash est bien obligé d’y vivre quand même). Intégration à ses voisins en communautés pourtant excluantes, mais Intégration quand même et qui s’exprime surtout par le rejet… du blanc bourgeois qui l’ont exclu, lui, petit-blanc white trash effectivement de la pseudo-communauté majoritaire, rejet hors de toute communauté qui va se traduire jusqu’à la violence revendiquée à l’encontre des blancs-bourges telle d’un Eminem (rappeur qui vaut le détour, 8 mile, très beau film qu’Aymeric aurait pu citer dans ses nombreuses références à cette culture US).

Chez nous en France, plutôt que Violence, il constate une certaine Léthargie : le « petit blanc » renonce et s’enfonce là où il est, en y trouvant sa place, avec résignation, n’y trouvant pas sa vie car il y a nulle part où aller, n’y exprimant plus aucune voix, le contraire donc d’une FN-isation dont certains bien-pensants se disent qu’elle devrait ou risquerait être leur expression naturelle, phénomène dont ils craignent qu’elle ne soit récupérée comme « cette souffrance blanche en terre envahie » et que ce risque de FN-isation suffit selon eux à justifier le voile pudique, pardon, la chape de plomb dont ils veulent incarcérer la pensée autour de ce thème.[...]