Tous à poil / La malédiction de Dominique Pinon
Par admin, mercredi 10 octobre 2007 à 10:07 :: Billets d'humeur (relative) :: #282 :: rss
1) L’une de mes sœurs m’a souvent faire rire en se disant exaspérée par tous ces spectacle de danse ou de théâtre dans lesquels les acteurs se sentaient obligés de se mettre à poil, un moment ou un autre (souvent en guise de final).
Je ne me doutais pas qu’un mouvement de révolte se dessinait contre cela chez les spectateurs… Jacques Juillard a dénoncé le phénomène dans une chronique du Nouvel Obs en accusant « la dictature arbitraire de ce démiurge autoproclamé et mégalomaniaque que l’on nomme metteur en scène », et la « connivence servile d’une partie de la critique. » Les lecteurs ont abreuvé la rédaction d’un courrier nombreux pour réagir (souvent favorablement) à l’article : ils se disaient soulagés qu’on déplore enfin l’« hystérisation » d’une grande partie des mises en scènes contemporaines, souvent au détriment des textes eux-mêmes.
Ainsi Christine D. : « Ouf ! Je ne me sens plus ringarde ! Professeur de français dans un lycée de province, j’emmène parfois mes élèves au théâtre, et souvent je sors mécontente : pourquoi les acteurs se roulent-ils sur le sol ? Pourquoi des actrices nues ? »
Pourtant, si je fais le bilan de ces deux dernières années (j’ai dû voir une vingtaine de pièces), je suis très déçu de constater qu’on m’aura offert très peu de nudité. Où tous vont-ils donc au théâtre ?
Si mes souvenirs sont bons, seul le petit Théâtre de Nesle, près d’Odéon, m’aura montré les corps déments et presque nus de jeunes actrices en proie aux tourments de la prose rageuse de Sarah Kane.
Après deux ans de programmation au Théâtre de la Colline, j’aurai surtout entendu des cris, des gémissements, des imprécations, assisté à des meurtres ou des suicides (le clou consistant dans la projection d’un nourrisson sur un bouclier de CRS, dans une pièce d’Edward Bond). La violence serait-elle plus subversive que le sexe ?
2) Lors du dernier spectacle, la mise en scène ébouriffante d’un texte de Valère Novarina (L’acte Inconnu, long délire métaphysico-poétique sur l’absurdité de la condition humaine), Dominique Pinon, au demeurant excellent acteur, s’est planté sur le devant de la scène, à quelques pas de moi (j’étais au premier rang) et s’est mis à déclamer une tirade au cours de laquelle il accusait certains groupes humains des pires outrages et leur promettait de terribles châtiments.
Un moment il a planté son regard sur moi (sa technique devait être de fixer un point précis pour avoir l’air plus convaincu), m’a abreuvé d’insultes et m’a juré que je subirai l’outrage ultime : ma bouche deviendrait muette.
COMMENTAIRES
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