La littérature sous caféine


Colique et devinette (Eric Reinhardt, Cendrillon)



Rentrée littéraire 2007 (1)

Dans Cendrillon, le 4ème roman d’Eric Reinhardt (Stock, août 2007, 578 pages), vous trouverez des pages qui vous rappelleront :

- Christine Angot pour l’atmosphère d’autofiction (en plus feutré, en plus neutre) (l’un des 4 personnages principaux correspond au narrateur, et semble se confondre avec l’auteur).

- Fraternité de Marc Weitzman (Denoël, 2006) pour le constat sombre sur notre société contemporaine (Fraternité faisait fort dans le cynisme et la noirceur).

- Les Corrections de Franzen pour l’ampleur du projet et le portrait de ces grandes familles en déliquescence (ce qui donne lieu à de longues et cruelles scènes de comique grotesque).

- Le Bûcher des Vanités de Tom Wolfe pour les aperçus sur le monde de la finance (en moins documenté cependant, et en moins réaliste).

- Houellebecq pour les scènes de pitoyables amours adolescentes.

Et je clos ce billet par une devinette : essayez de trouver qui se cache derrière le double portrait de la page 33 :

« … un philosophe marxiste de premier plan, mondialement connu, auteur de nombreux livres, professeur à temps partiel dans une université de Californie, père d’une actrice célèbre et à la mode. Actrice célèbre et à la mode ? Voilà qui pique au vif votre curiosité. Vous allez sans doute me réclamer son nom. Malheureusement, public hétéroclite, amis hongrois, amis du Tyrol et de l’Himalaya, je doute que cette actrice vous soit connue. Elle ne doit sa notoriété qu’au mécanisme d’une connivence de caste, d’une bienveillance de son milieu si influent. En plus d’être fille de philosophe, elle avait réalité la prouesse d’être sortie première de deux écoles prestigieuses de la République, l’une : dans le domaine des lettres, l’autre : dans le domaine des arts dramatiques, les deux : fabriquant des élites. Cette actrice dans un film suisse, un film bulgare ou Yougoslave, hollywoodien ? Irréductiblement parisienne, endémique de la bourgeoisie intellectuelle de gauche, invariable, monotone comme la pluie, totalement inexportable, il est à craindre qu’elle ne franchira jamais les frontières de la France. »

COMMENTAIRES

1. Le lundi 27 août 2007 à 23:16, par lila

Moi je dirais Jeanne Balibar : Normal sup et le CNAD/ Fille de Etienne Balibar (philisophe)/ Et aussi pour son parisianisme aigu...

2. Le mardi 28 août 2007 à 08:02, par tsquaron

oui pas de doute, il s'agit d'etienne balibar... pas connue Jeannne Balibar ? elle est aussi chanteuse, et ne se démerde pas trop mal en la matière... et je ne sais pas si je me remettrai jamais de son passage dans "Va savoir" de Rivette...

3. Le mardi 28 août 2007 à 12:32, par hélène

quoi, quoi, quoi, un weitzmann que je ne connais pas sorti en 2006?
Ne serait ce pas "fraternité" plutôt?
si oui, l'erreur est amusante....

4. Le mardi 28 août 2007 à 13:16, par mister pat

oui, tu as raison ! boulette de ma part ! Le titre est Fraternité ! Honte à moi... J'avais pourtant dévoré ce bouquin !!
Sinon, vous etes tres forts pour les devinettes... Je n'aurai moi meme pas su répondre !

5. Le mardi 28 août 2007 à 15:53, par DeYeR

Mouep, trop difficile pour moi ces devinette ! :))
Un petit bonjour en passant, on s'est loupé à la soirée de Mandor, domage, une prochaine, en attendant j'ai mis quelque photos d'Inde sur MySpace, et du japon aussi, mon site est pas pès mais en attendant c'est mieu que rien ;)

PS : je vien de lire passage de la nuit de Haruki M, j'ai adoré, tu me conseillerais quoi d'autre de lui ?

6. Le mardi 28 août 2007 à 19:20, par Anne-Sophie

Je n'ai pas dû être concentrée en lisant la devinette. En tout cas, je ne suis pas du tout d'accord avec Reinhardt (que je souhaiterais lire néanmoins, si tu vois ce que je veux dire...) : Balibar joue vraiment très bien que ce soit dans les films de Rivette, de Desplechin... En chanteuse, c'est moins mon truc, quoique. C'est vrai qu'elle a été gâtée par Dame Nature mais de là à croire au simple copinage, c'est vraiment léger.
Bon, mais toi, qu'en as-tu penser de ce bouquin?

7. Le mardi 28 août 2007 à 19:22, par DeYeR

HAHAHA je viens de capter que c'était la tienne de soirée, autant pour mouaaaa
:)) C'est la faute à Mandor avec ses super article de 4 page, faut que j'arrête de lire en diagonal moua !

8. Le mercredi 29 août 2007 à 09:09, par BalthazarB

Doit-on comprendre que ce pavé encensé par un hebdomadaire dont on pourrait dire qu'il est lui-même, pour paraphraser ER <i>irréductiblement parisien, endémique de la bourgeoisie intellectuelle de gauche, invariable, monotone comme la pluie et totalement inexportable</i>, une (grosse) daube ?

9. Le mercredi 29 août 2007 à 09:10, par BalthazarB

J'ai oublié le "est" avant grosse daube. Désolé...

10. Le mercredi 29 août 2007 à 16:10, par mister pat

Oh non, pas une daube ! Il y a de tres bonnes pages de satire sociale, d'autres tres bonnes aussi sur la finance internationale (tres proche de comptes rendus journalistiques, d'ailleurs). La partie auto-fiction, par contre, j'y trouve trop de pages de remplissage...

11. Le jeudi 30 août 2007 à 11:59, par lidell

Son entretien dans les inrocks m'a donné envie de lire le livre (quelqu'un qui aime à ce point l'automne ne peut être totalement antipathique)

12. Le lundi 10 septembre 2007 à 16:07, par nafnaf

Difficile à commencer parceque touffu et très dense mais on s'attache vite aux personnages dans lesquels il y a un peu de nous tous...cette humanité à la fois égoïste, naïve, excitée, tendre et pleines de rêves et de détresse.

13. Le mardi 25 septembre 2007 à 15:31, par acteur

c'est toujourscaussi riche en esprit :)

14. Le jeudi 6 décembre 2007 à 23:47, par De Foxà.

Le dernier Reinhardt est excellent.
Evidemment, quelques longueurs, revers de la médaille... mais des pages d'une qualité aussi rare que (par conséquent) appréciable.

Que ce soit sur la finance, l'automne, le devenir des classes moyennes, l'amour, ou le reste, ER sonne juste.

Et on en a rien à foutre qu'il ait reçu de bonnes critiques dans Libé ou Télérama...

15. Le vendredi 7 décembre 2007 à 07:22, par drago

d'accord avec toi, mais il y a quand meme des pages de comique à la limite du ratage (trop forcé, trop long, trop pénible)

16. Le vendredi 24 mai 2013 à 04:52, par payday loans edmonton

Je cherche des prêts sur salaire de l'Ontario au Canada. Savez-vous où trouver des prêteurs de prêt sur salaire critiques Royaume-Uni?

17. Le samedi 25 mai 2013 à 21:35, par car insurance quotes

Je suis à la recherche pour la politique de l'assurance-automobile de la famille américaine. Savez-vous où trouver l'assurance-automobile Estimation Massachusetts ?

18. Le dimanche 26 mai 2013 à 12:02, par online payday loans

Je cherche prêt sur salaire Gulfport . Savez-vous où trouver des prêts sur salaire 85044 ?

19. Le lundi 27 mai 2013 à 11:22, par carpinteyroizn

???Marie de Bourgogne partant ?? la chasse au faucon

La jeune et belle Marie de Bourgogne part insouciante pour la chasse au faucon. Elle n'en reviendra pas, victime d'une chute de cheval. La vivacit?? de la sc??ne, la gr??ce du mod??le, le pittoresque des costumes donnent un charme plein de fra??cheur ?? ce petit groupe en bronze, caract??ristique de l'art ??l??gant et l??ger de Jean Auguste Barre.

Un destin tragique

Marie est la fille du duc de Bourgogne Charles le T??m??raire, et son h??riti??re. Elle a vingt ans lorsque son p??re meurt au si??ge de Nancy. Pour se prot??ger des vis??es du roi de France Louis XI, elle ??pouse Maximilien, l'archiduc d'Autriche, futur empereur. Ce mariage modifie l'??quilibre des forces en Europe : il ??tablit les Habsbourg aux Pays-Bas et inaugure la rivalit?? entre la France et l'Autriche. Marie est la grand-m??re de Charles Quint. En 1824, l'historien Prosper Barante (1782-1866) avait publi?? une Histoire des ducs de Bourgogne, r????dit??e en 1842.

?€ vingt-cinq ans, elle meurt d'une chute de cheval lors d'une chasse au faucon, loisir qu'elle affectionnait. Le destin tragique de cette princesse jeune, belle et c??l??bre ne pouvait que fasciner la g??n??ration romantique. Barre choisit l'instant qui pr??c??de le drame. La jeune femme contemple avec insouciance son faucon, sans s'apercevoir de la nervosit?? du cheval. Le groupe semble emport?? par un vif mouvement : le cheval, l'oreille point??e, se cabre et ??carte la t??te ; le page, la jambe en suspension, hisse le bras pour le retenir ; la duchesse penche le corps l??g??rement en avant pour se maintenir. Le charme de la sc??ne rend poignante son issue fatale.

Un style troubadour

Le groupe illustre le go??t des romantiques pour les sujets m??di??vaux. Barre s'attache ?? rendre avec exactitude le costume. La duchesse rev??t une robe damass??e, un surcot bord?? d'hermine et une calle (petit bonnet m??di??val) sous une couronne orn??e de fleurs de lys. Le page porte des collants, un pourpoint ?? larges emmanchures, des poulaines (chaussures ?? l'extr??mit?? allong??e en pointe) et un chapeau ?? plume. Le harnachement du cheval est richement travaill??, incrust?? de perles et de cabochons. Le tapis de selle ?? glands ??pais porte les armoiries des Bourgogne associ??es ?? celles des Habsbourg. Ce go??t pour l'histoire dans sa dimension pittoresque et anecdotique caract??rise le style troubadour. Il consacre le triomphe du costume d'??poque sur le drap?? ?? l'antique.

La statuette et la gr??ce

La duchesse a la gr??ce svelte des statuettes de l'artiste. Son surcot souligne ses formes juv??niles. La coiffure encadre le doux ovale du visage et d??gage la nuque. Le port du bras, ??l??gant comme celui d'une danseuse, rappelle celui de Fanny Essler (mus??e des Arts d??coratifs), une des statuettes les plus c??l??bres du sculpteur.

La statuette-portrait na??t, semble-t-il, en 1831 et conna??t une diffusion rapide ?? l'??poque de Louis-Philippe : son petit format est parfaitement adapt?? aux int??rieurs bourgeois. Chaque mod??le conna??t de nombreuses ??ditions, le plus souvent en bronze. Marie de Bourgogne appara??t sur les catalogues du fondeur Susse ?? partir de 1844. La statuette du Louvre est une fonte d'une exceptionnelle pr??cision : sans marque de fondeur, conserv??e par le sculpteur ?? son domicile parisien, c'est probablement une ??preuve d'artiste.

Bibliographie

- LEMAISTRE Isabelle, ?? La statuette romantique ??, in La Sculpture fran??aise au XIXe si??cle, catalogue d'exposition, Grand Palais, Paris, 1986, pp. 254-261. <a href=www.fr.iodress.com>rob... de soirée pas cher</a>

20. Le mardi 28 mai 2013 à 02:39, par vancouver payday loans

Je cherche des prêts sur salaire de 12 mois . Savez-vous où trouver les entreprises de prêt sur salaire ?

Ajouter un commentaire

Les commentaires pour ce billet sont fermés.