Dernier billet avant une pause de 15 jours – retour vers le 15 août.

Japon, toujours. J’avance dans ma lecture de l’avant-dernier Haruki Murakami, Kafka sur le Rivage, étonné de constater que cet auteur prend petit à petit dans mon cœur la place de son homologue Ryû, dont les longs récits d’ultra-violence et d’ultra-sexualité me séduisaient par leurs excès (comme son récent Parasites). Je deviens plus sensible à la mélancolie et aux fantaisies de Haruki – allez savoir pourquoi.

Je suis heureux d’apprendre que Haruki écoute sans doute Prince, puisqu’il place le Nain Pourpre à la page 74 dans le baladeur de son jeune protagoniste (par la suite il écoutera Radiohead). Je serais curieux de savoir ce qu’il pense du dernier album, Planet Earth, dans lequel il me semble que Prince cherche par tous les moyens possibles à se rendre agréable aux oreilles des auditeurs, ce qu’il n’avait jamais fait depuis le début de sa carrière (cela ne le rend pas plus génial pour autant).

Je m’amuse en tombant sur la fin d’un chapitre qui me semble à la fois parfaitement représentatif des atmosphères à la Murakami (Haruki comme Ryû, d’ailleurs), et parfaitement antithétique avec celles de Houellebecq :

« C’est le soir du huitième jour que cette existence régulière, simple et centrée uniquement sur moi-même, a volé en éclats (mais, naturellement, cela devait arriver tôt ou tard). » (p80)

Houellebecq aurait plutôt écrit quelque chose du genre :

« Il espérait que son existence régulière, simple et centrée uniquement sur soi-même, volerait un jour en éclats. Mais la mort de son chien n’a rien changé dans son existence, et c’est du même pas morne qu’il a continué à se rendre tous les jours dans le Monoprix du quartier. »

(En parlant de vies qui volent en éclats, je fais abstraction de la fin de Plateforme...)