La littérature sous caféine


Les vies qui volent en éclats (Murakami, Houellebecq, Prince)



Dernier billet avant une pause de 15 jours – retour vers le 15 août.

Japon, toujours. J’avance dans ma lecture de l’avant-dernier Haruki Murakami, Kafka sur le Rivage, étonné de constater que cet auteur prend petit à petit dans mon cœur la place de son homologue Ryû, dont les longs récits d’ultra-violence et d’ultra-sexualité me séduisaient par leurs excès (comme son récent Parasites). Je deviens plus sensible à la mélancolie et aux fantaisies de Haruki – allez savoir pourquoi.

Je suis heureux d’apprendre que Haruki écoute sans doute Prince, puisqu’il place le Nain Pourpre à la page 74 dans le baladeur de son jeune protagoniste (par la suite il écoutera Radiohead). Je serais curieux de savoir ce qu’il pense du dernier album, Planet Earth, dans lequel il me semble que Prince cherche par tous les moyens possibles à se rendre agréable aux oreilles des auditeurs, ce qu’il n’avait jamais fait depuis le début de sa carrière (cela ne le rend pas plus génial pour autant).

Je m’amuse en tombant sur la fin d’un chapitre qui me semble à la fois parfaitement représentatif des atmosphères à la Murakami (Haruki comme Ryû, d’ailleurs), et parfaitement antithétique avec celles de Houellebecq :

« C’est le soir du huitième jour que cette existence régulière, simple et centrée uniquement sur moi-même, a volé en éclats (mais, naturellement, cela devait arriver tôt ou tard). » (p80)

Houellebecq aurait plutôt écrit quelque chose du genre :

« Il espérait que son existence régulière, simple et centrée uniquement sur soi-même, volerait un jour en éclats. Mais la mort de son chien n’a rien changé dans son existence, et c’est du même pas morne qu’il a continué à se rendre tous les jours dans le Monoprix du quartier. »

(En parlant de vies qui volent en éclats, je fais abstraction de la fin de Plateforme...)

COMMENTAIRES

1. Le vendredi 3 août 2007 à 12:58, par tsquaron

ça alors ! tchoc dans le mille pour moi : j'ai commencé le Murakami dont tu parles ce matin même dans le métro... Haruki (je n'ai rien lu de Ruy, en dépit des encouragements répétés de ma compagne, mais ça viendra) me fascine depuis longtemps déjà, mais j'attends toujours la sortie de ses livres en version poche, afin de pouvoir emporter partout les précieux, étranges et élégants pavés qu'il pond à une allure complexante, mais oh combien jouissive...

2. Le vendredi 3 août 2007 à 12:59, par tsquaron

Erratum : "Ryû"

3. Le vendredi 3 août 2007 à 16:30, par hélène

à tsquaron
Kafka ... vient de sortir en poche....

4. Le vendredi 3 août 2007 à 17:39, par Anatole


www.randomhouse.com/featu...

Eh oui, au Japon, Murakami et Ryu font du Wellbecq et du Ellis depuis presque trente ans !


5. Le vendredi 3 août 2007 à 22:55, par tsquaron

à Hélène (de Troie?)
... ben oui, je sais, je disais justement que je venais de me lancer dedans...
;)

6. Le lundi 20 août 2007 à 16:52, par Max

Le morceau éponyme de l'album est quand même pas mal du tout...
Tu crois que les 2 cd précédents étaient moins racoleurs? Mouais...

7. Le mardi 21 août 2007 à 10:55, par mister pat

je n'ai pas dit que l'album était racoleur... il est plutot lisse... Disons que prince cherche à séduire par la douceur et la qualité, et plus du tout par l'énergie ébouriffée...
Le titre éponyme, au début je le trouvais lourdingue, maintenant je le trouve tout juste agréable... (je préfère la pop joliment troussée des deux derniers titres)
Dans les deux albums précédents, Prince cherchait à plaire aussi, mais il y avait encore ces sursauts géniaux qu'on ne trouve que chez lui (je pense au titre 3121...)

8. Le vendredi 24 mai 2013 à 05:19, par pay day loans edmonton

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