La littérature sous caféine


Le romantique à casquette



1) Mélancolie de mes balades dans les anciennes rues de Saint-Louis – véritable ville en friche, envahie par le sable… Les romantiques éprouvaient sans doute à peu près la même chose devant les ruines de cathédrales ou de temples romains.

2) Un homme m’aborde dans l’intention de me dire la bonne aventure. Pour me protéger du soleil j’ai vissé sur mon front une casquette jusqu’aux arcades sourcilières. Le reste de la partie supérieure de mon visage est masqué par des lunettes de soleil disproportionnées. L’homme n’hésite pas une seconde à lancer sa phrase d’accroche :

« Ton front me dit des choses intéressantes ! »

3) Accents baudelairiens de ce beau poème de Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal :

« (…) Visage de masque fermé à l’éphémère, sans yeux sans matière
Tête de bronze parfaite et sa patine de temps
Que ne souillent ni fards ni rougeur ni rides, ni traces de larmes ni de baisers
O visage tel que Dieu t’a créé avant la mémoire même des âges
Visage de l’aube du monde, ne t’ouvre pas comme un col tendre pour émouvoir ma chair
Je t’adore, ô Beauté, de mon œil monocorde ! »

(Masque Nègre)

COMMENTAIRES

1. Le jeudi 1 mars 2007 à 15:00, par michel

La poésie de Senghor, je peux pas en lire plus de deux pages sans m'endormir profondément

2. Le jeudi 1 mars 2007 à 15:30, par manue

Je ne connais pas Senghor, mais tout ceci est simplement beau...

"Je t’adore, ô Beauté..." des mots parfaits pour ce que je voyais ce aprés midi, les pieds dans la neige, la lumière qui brille et le soleil qui se reflete dans chaque jardin endormis par l'hiver qui finis.

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