Pour la première fois depuis quinze ans j’ai couru pendant 1 heure (3 tours du Parc des Buttes Chaumont à petites foulées, croisant toutes les vingt minutes les mêmes coureurs en sens inverse). Tout en me vidant la tête et le corps des tensions accumulées depuis des semaines, je réfléchissais aux vertus purgatives des romans « faciles » et je comparais l’efficacité de ma course à celle du livre de Douglas Kennedy, Les charmes discrets de la vie conjugale (Pocket, 2007). Je dévore en ce moment les 600 pages de ce best-seller mondial et je me régale de cette prose insipide, sans style, sans lourdeur non plus, parfaite pour vous happer et vous rendre plus serein.

Un moment l’auteur lance une pique à Thomas Pynchon : la narratrice tente de lire quelques pages et laisse très vite tomber. Difficile en effet d’imaginer deux littératures plus antagonistes que celles de Pynchon (dont le dernier roman fait sensation, semble-t-il, aux Etats-Unis en ce moment) et Douglas Kennedy. Mais je prends mon plaisir aux deux…