La littérature sous caféine


mercredi 30 août 2006

Kathy Acker : La vie enfantine de la tarentule noire, par la tarentule noire (Collection Désordres, éditions du Rocher, 2006)



Série de monologues hallucinés : des femmes laissent parler leur désir et leurs folies. Les temps se télescopent, les contradictions révèlent sursauts psychiques et tensions. La précision, l’énergie l’emportent et la poésie du recueil est indéniable.

Extrait :
« Je suis encore une enfant lorsque je vois mon père et ma mère traînés jusqu’à l’hospice des pauvres du quartier, j’erre seule dans les rues de la ville un vieil homme m’arrête me demande si j’ai besoin d’aide je m’enfuis un homme noir glisse sa main sous mon maillot de corps touche ma poitrine plate un fermier du coin m’engage comme servante. Trois années de merde il faut que je sois forte j’apprends vite. » (p19)

Philippe Forest : Sariganawa (Folio, 2005)

Série d’essais sur l’œuvre et la vie d’artistes japonais. Le livre s’ouvre par une longue digression de l’auteur sur son propre rapport à la vie, la littérature et ses rêves d’enfant. Ce bout de prose somptueuse, à l’éloquence à la fois classique et discrète, laisse une forte impression. Les essais, par la suite, perdent un peu de cette éclatante densité.

Extrait :
« Tous les souvenirs enfin s’effacent. Et puis restent les rêves. Alors, comme ils sont seuls désormais, c’est à eux que l’on confie le souci de sa vie. » (p15)