Dans le dernier numéro de Décapage, François-Henri Désérable confie avoir vécu la tentation d’en finir et trouvé une échappatoire dans la poésie. « Cet automne-là j’ai pensé mettre fin à mes jours, mais, comme disait Prévert, je ne savais jamais par lequel commencer. (…) Je n’ai gardé de cet épisode qu’une petite cicatrice. (…) C’est aussi ce jour-là que j’ai recommencé à écrire. Pas un roman, pas un récit, non : des poèmes. »

Pour ma part, c’est en traitant frontalement la chose que je lui ai échappé, notamment par la page liminaire d’un roman noir, « Suicide girls » (2010), et la fiction qui lui faisait suite. Le rude ou le joli, thas is the question… Quoi que les deux puissent être lyriques.

La question hante de nombreux auteurs, les pages fameuses à ce sujet sont légion – curieusement, les trois qui m’ont marqué sont toutes des noyades : celle de Javert dans « Les Misérables », celle de « Martin Eden » et celle de Nora dans « Mort à crédit » de Céline, que j’ai découverte récemment.