La littérature sous caféine


Jacquou le Gilet jaune



Étrange et splendide roman que ce « Jacquou le Croquant » (Eugène Le Roy, 1899), construit sur un impeccable canevas de vengeance- une rareté dans le domaine français, et d'une efficacité toute moderne- mais réservant des pages splendides sur les forêts, la faune, les mœurs paysannes du 19ème...

Étrange histoire, aussi, que cette vengeance d'un paysan contre l'arbitraire d'un noble, alors que la Révolution française est passée... On dirait la lutte contre un mort qui persiste à vouloir vivre. Et c'est un autre spectre qui se dessine alors, celui d'un vieux fonds de révolte perpétuelle du peuple français contre ses élites, quel que soit le régime en place...

« J’entrevis, à travers les âges, la triste condition du peuple de France, toujours méprisé, toujours foulé, tyrannisé et trop souvent massacré par ses impitoyables maîtres. Comparant mon sort avec celui de nos ancêtres, pauvres pieds-terreux, misérables casse-mottes, soulevés par la faim et le désespoir, je le trouvais quasi semblable. Etait-il possible, plus de trente ans après la Révolution, de subir d’odieuses vexations comme celles de ce comte de Nansac qui renouvelait les méfaits des plus mauvais hobereaux d’autrefois ! »

COMMENTAIRES

Aucun commentaire pour le moment.

Ajouter un commentaire

Les commentaires pour ce billet sont fermés.