La littérature sous caféine


Stigmatisation des "femmes de mauvaise vie" (Lectures connexes (9))

Dans son beau livre « Vilaines filles » (Anne Carrière, 2020), à la fois récit, document et essai féministe à propos des travailleuses du sexe, Pauline Verduzier montre que le sujet souffre d’une polarisation qui interdit les discours nuancés : soit on décrit la prostitution comme une activité condamnable, soit on la brandit comme un acte de liberté. Mais si l’on sort de l’alternative misérabilisme / éloge, on prend le risque de ne pas être entendu, ou d’être accusé de faire le jeu de la prostitution. Or, cela renvoie dans l’ombre l’existence de toutes ces femmes qui, plus ou moins volontairement, rejettent « l’injonction à la respectabilité » en devenant travailleuses du sexe. Ceux qui détournent le regard de cette réalité contribuent à fragiliser davantage encore la situation sociale des TDS. Le personnage de ma Viveuse s’inscrit dans ce champ-là : ni victime ni championne, elle connaît une phase où, se cherchant, elle évolue dans des eaux troubles mais formatrices.


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