La littérature sous caféine


"Et l'amour dans tout ça ?" ("La Viveuse", lectures connexes 2)

Il existe des chemins très différents menant à la prostitution. On pense souvent à la misère, voire à l’exploitation par les réseaux. Mais certains, plus rares, y viennent par goût ou par curiosité (je pense à la « Vie sexuelle d’un garçon d’aujourd’hui » d’Arthur Dreyfus), sinon par quête personnelle, la plupart du temps douloureuse. Les livres de Nelly Arcan offrent un témoignage assez saisissant de ce dernier genre de parcours. Dans des livres comme « Putain » ou « Folle » l’auteure québécoise, suicidée depuis, dit sa fascination et son dégoût pour le métier qu’elle pratique, incapable de se libérer d’un rapport complexe à ses parents – sa mère menant une vie végétative, son père ayant enfermé sa fille dans un rôle de poupée. Difficile dans ce genre de cas d’émettre un jugement de valeur, il est sans doute du seul ressort de la personne de trouver des clés pour sortir de cet enfer. D’où la naïveté de la réaction de Clotilde Courau, sur le plateau d’Ardisson (disponible sur Youtube), qui a cru bon de répliquer au témoignage de Nelly par des réactions du genre : « C’est un effet de mode, ça, de parler de sa vie sexuelle », ou bien : « Et l’amour, dans tout ça ? » Comme si certaines choisissaient littéralement de vivre en enfer.


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