La littérature sous caféine


Faut-il vraiment lire Proust ?

Je lis sous la plume d’Arthur Dreyfus, dans son étonnant « Journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui » (POL 2021) – livre monstre par son ampleur, sa forme et son propos, détaillant une vie sexuelle frénétique à faire pâlir de jalousie tout hétérosexuel, et que je parcours de manière hypnotique :

«C’est vrai que j’ai peu lu. Je pense sans cesse à cette phrase de Guibert : « Je n’aurai pas lu Proust, je n’aurai pas couché avec une femme, et alors ? » (…) Je lirai davantage quand je ne pourrai plus coucher. Pour l’heure, comment lire quand des garçons par cohortes, à quelques mètres de moi, m’offrent leurs lèvres à toute heure ? Je songe à l’adage de Traveti : « Entre un livre et un homme, je choisirai toujours un homme. » (p 77).

Je comprends l’idée mais je connais en ce moment l’obsession inverse : je suis inquiet à l’idée de ne pas lire autant qu’il le faudrait, tant la vie bien vécue suppose à mes yeux la compagnie des arts. J’ai par exemple déjà lu deux fois la Recherche, et je me promets de la lire une troisième puisque j’en ai retenu si peu.


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