Dans le genre des pavés à l’américaine avec une touche de sensibilité, d’humour et d’intelligence à la française, j’avais été impressionné en 2018 par le prix Goncourt, "Leurs enfants après eux" de Nicolas Mathieu. Cette année, c’est "Le syndrome de Palo Alto" de Loïc Hecht (Léo Scheer, 2020) qui m’a bluffé : l’efficacité de la narration, la vigueur du propos, cette façon de s’emparer d’une époque pour la croquer avec férocité – en l’occurrence, nous sommes plus avec les petits Blancs de la Moselle mais avec les business angels de la Silicon Valley, dans une histoire de vengeance carabinée contre les géants du Web que ne renierait sans doute pas Flore Vasseur – on dirait du Tom Wolfe, et sans les longueurs !