La littérature sous caféine


Le scrupule à jeter des livres

Il faut bien se résoudre à se débarrasser de quelques volumes, sans quoi notre vie s’écroulerait sur elle-même – à moins que nous nous résolvions à entretenir une bibliothèque labyrinthique à la Umberto Eco. Je me suis donc juré de jeter les livres que j’estimerais vraiment mauvais, ou inutiles – mais qu’est-ce qu’un livre inutile ? Voyant le gros volume du « Journal » de Michel Polac (PUF, 2000), je me suis dit qu’il s’agissait d’un excellent candidat à la suppression : un auteur surtout connu pour son travail de chroniqueur, et dont le journal a davantage fait parler de lui pour sa misanthropie que pour ses qualités de style – ainsi que pour une page restée fameuse, la 147, où l’auteur avouait sans gêne quelques coucheries pédophiles. Hélas, le feuilletant dans l’espoir d’éteindre mes derniers scrupules, je suis tombé sur un nombre suffisant de bons paragraphes – des scènes de sexe, des sursauts de désespoir, des portraits de vitriol – pour me résoudre à garder le volume. Quand donc trouverai-je le courage de trancher dans le vif ?


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