La littérature sous caféine


Le plus spectaculaire des non-sujets

Chaque année, en prépa HEC, je demande à chaque étudiant de présenter un exposé sur un thème d’actualité. En six ans, j’aurai donc écouté pas moins de 300 exposés. Or pas un seul, je dis bien pas un seul, n’aura porté sur les attentats, même au plus fort de la vague dans les années 2015-2016. Dois-je l’interpréter comme une gêne devant l’incandescence du sujet ? Comme une forme de pudeur ou de crainte à l’idée de susciter des débats trop vifs ? J’ai bien peur qu’il ne s’agisse de l’inverse, c’est-à-dire d’une certaine indifférence, inspirée par le discours médiatique ambiant – les saillies très droitières de Zemmour ou, à l’inverse, les revendications communautaristes restant, quoi qu’on en dise, l’exception, et une exception perçue comme honteuse. Selon cette manière de voir les choses, et sous prétexte qu’il ne faudrait stigmatiser personne, les attentats sont désormais considérés comme de simples faits divers, sans portée politique ni même sociale. J’avoue que cela me fait frémir.

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