La littérature sous caféine


Les livres apparemment gratuits

Dans « Une essentielle fragilité » (Plein jour, 2019), Clément Bénech entreprend de s’interroger sur la place, légitime ou non, de l’image dans le roman. Et je dois dire que, quelle que soit la réponse apportée, je suis heureux que des livres comme celui-ci soient (encore) publiés : libres, facétieux, apparemment gratuits, c’est-à-dire pour le plaisir ou pour le plus grand sérieux mais dégagé semble-t-il de toute stratégie commerciale. Pour la beauté du geste, en fin de compte, pour le plaisir d’exercer son intelligence et son style, et de faire résonner des interrogations très intimes.

« Ce qui frappe dans les images d’un Edouard Levé, dans les séries de photographies accomplies froidement (…), c’est combien il a su tirer parti de son médium, de ses limites et de ses forces. En effet, on peut dire de la photographie que le silence qui la caractérise est une vertu positive : elle n’est pas privée de parole, mais douée de silence. Ainsi, les photographies de Levé doivent leur angoisse et leur onirisme à ce mutisme et cette immobilité : leur inquiétante étrangeté est à ce prix. » (page 118)


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