La littérature sous caféine


27 choses observées en Irlande du Nord (2/3)



J’ai vu beaucoup de bergeronnettes grises, certes uni peu moins nombreuses que les moineaux domestiques en France mais davantage que les rouges-gorges / Dans les cimetières, les tombes précisent les dates de mort mais pas de naissance / Aux yeux d’un Français, un des éléments d’exotisme est représenté par la religion, très présente à tous les coins de rue – par exemple, cet ange à la fenêtre ; dans les temples et les églises on entend des gens prier à voix haute / En revanche, je trouve la culture celte beaucoup moins présente qu’en République d’Irlande… Serait-ce le résultat de la relative mainmise des Anglais sur le pays ? En Ecosse, les protestants sont proportionnellement plus nombreux qu’en Irlande du Nord et pourtant la culture celte est partout. La guerre civile irlandaise aurait-elle étouffé les revendications culturelles alors qu’elle aurait pu les vivifier ? / Fascinant comme les fractures entre catholiques et protestants, entre républicains et unionistes ne se ressentent pas pour un touriste, alors même que le pays se remet tout juste de la guerre civile ; il faut vraiment lire et visiter les musées pour réaliser la profondeur de la blessure, à défaut d’avoir le temps de fréquenter vraiment la population / Dans les gares, un nombre incalculable d’affiches pour la prévention de l’alcoolisme, de la violence ou du suicide ; signe d’une profonde misère sociale ? Ou bien signe que les pouvoirs publics ont le courage de s’emparer de la question ? / Dès qu’on s’éloigne du centre de Belfast, on commence à voir les stigmates de la pauvreté – obésité, marques d’alcoolisme, fréquence des survêtements et des cheveux mal colorés –, une pauvreté que j’ai toujours trouvée plus visible dans les pays anglo-saxons qu’en France. Ne serait-ce qu’une impression ? / Au Belfast Museum, un nombre important de toiles s’inspire des impressionnistes français ; j’aime imaginer cette inspiration comme un contre-don de la France au don qu’a représenté la geste celtique / Dans les restaurants chics, on trouve le même tropisme vers la France : les cartes présentent des soupes à l’oignon et des sauces vierges / En littérature, aussi : Beckett a vécu en France tandis que Houellebecq ou Déon choisissaient l’Irlande pour quelques années

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