Le charme de François Mauriac tient autant à sa prose élégante et à sa peinture de la bourgeoisie bordelaise qu’à son curieux entêtement à écrire de jolis romans très classiques, et cela au cœur de ce 20ème siècle qui se sera tant amusé à déconstruire les intrigues, à pilonner les personnages, à rendre impossible tout discours. Propos limpides, ligne claire… Quelque chose de délicieusement daté dès la publication !

« Tant que nos trois petits demeurèrent dans les limbes de la première enfance, notre intimité resta donc voilée : l’atmosphère chez nous était pesante. Ton indifférence à mon égard, ton détachement de tout ce qui me concernait t’empêchaient d’en souffrir et même de le sentir. Je n’étais d’ailleurs jamais là. » (Le nœud de vipères, 1933, Chapitre VII)