C’est un genre d’univers qu’on n’a pas l’habitude de découvrir en littérature française, du moins avec cette exigence. Lorgnant vers Boulle (La planète des singes), K. Dick (Le Maître du Haut-château) ou même Kubrick pour ses ambiances de couloirs froids et inquiétants, Sybille Grimbert délaisse en partie (mais en partie seulement) la satire sociale pour embrasser avec style, dans son dernier roman "Avant les singes" (Anne Carrière, 2016), le genre, disons, du roman fantastique à portée métaphysique. Dans un grand hôtel des Alpes suisses, lors d’une soirée de remise de prix, les membres de l’assistance basculent peu à peu dans un monde étrange où chacun semble avoir vécu des époques différentes, où les temps se télescopent et les identités virtuelles s’actualisent… Cela mériterait une trilogie !