Première critique négative par le blogueur Noann :

"Avec ce court roman, l’auteur fait un pari risqué. Il mise tout dans la psyché d’un seul personnage, un pervers à qui le lecteur aura peine à trouver la moindre circonstance atténuante. L’auteur nous le livre sans fard, sans tenter d’atténuer sa responsabilité. L’homme dont il est question est détestable au plus haut point. On aura du mal à le comprendre, quand, dès les premières pages, il frappe tout à coup une femme qui l’aime. Alors que tout auteur normalement constitué tente d’émouvoir le lecteur, en lui présentant des personnages qui peuvent être mauvais mais s’amendent d’une façon ou l’autre, se remettent en question, ou sont rattrapés par la justice ou par les victimes, celui-ci poursuit ses violences purement gratuites tout au long d’une vie, sans quasiment être jamais inquiété.

La question : est-ce que ça le fait ? comme on dit. Je dois vous avouer que chez moi la méthode n’a pas vraiment marché, mais que le texte a suscité mon intérêt, mon effroi même… Et puis, en annexe, l’auteur nous livre quelques pages d’un « essai », où il nous dévoile sa motivation et ses craintes à la publication de son ouvrage. Et finalement, ces quelques pages absolvent un peu cette histoire accablante… Dans le fond, son personnage serait un phantasme, une projection des idées lugubres de l’auteur, de son trop plein d’adrénaline, qu’il ne parvient pas à canaliser. Alors je me suis quelque peu retrouvé, j’ai pensé qu’on avait tous un surplus de hargne qui errait en nous et qu’il suffisait d’un accroc pour que le contenu se déverse. Il reste que le personnage de « l’homme qui frappait les femmes » est déroutant, voire décevant, parce qu’il frappe trop, trop vite, trop souvent, sans véritable raison, trop jeune, avant même que la vie, la boisson ou la drogue ait pu l’affecter. Toutefois le sujet est consensuel, et j’aimerais un peu plus de bouquins sur la violence de la femme, et un peu moins sur le leitmotiv rabâché et très à la mode de l’homme violent. Je ne me suis pas reconnu dans le personnage de l’auteur, et je n’ai reconnu aucun homme, peut-être par un a priori. Il me semblait que la violence, si elle est innée, ne peut s’épancher que dans certaines circonstances
."