Les membres du Prix Virilo ne manquent pas d’humour : ils remettent un prix chaque année, la veille de la remise du Fémina, pour un livre qui met en scène les hommes, et plus généralement les représentations contemporaines de la virilité. Les membres du jury et les personnes présentes à cette occasion sont priés de porter une moustache, une façon de se moquer du féminisme incarné par le Prix Fémina, qu’ils estiment daté.

Pour l’anecdote, une autre marque de leur humour (sans doute involontaire, cette fois-ci) a été d’inscrire dans leurs titres sélectionnés l’un de mes romans, L’homme qui frappait les femmes. Le livre a même été considéré, sur le site Bibliobs, comme le grand favori du second volet du Prix Virilo, le prix Trop Virilo, récompensant "la poussée de testostérone littéraire la plus vivace de l'année". Le problème est que le texte existe bien, mais que le livre n’a jamais été publié ! Tout juste le titre est-il apparu sur le net lorsque j’ai envisagé sa publication cette année chez Léo Scheer, pendant quelques semaines, avant d’y renoncer pour diverses raisons – notamment l’envie de limiter la publication de textes courts (en l’occurrence, une centaine de pages) pour éviter la dispersion et me concentrer sur des projets plus conséquents.

Il faut dire que le titre paraissait fait pour l’intitulé du prix ! Peut-être aurait-il fallu prévoir un prix pour le titre le plus Virilo de l’année ? J’aurais pu concourir !

Précisons que le palmarès a finalement été le suivant : Eric Chevillard pour le Prix Virilo avec Dino Egger, et Eric Reinhardt pour le Prix Trop Virilo avec Le Système Victoria.