Le livre sort aujourd'hui.

J'en profite pour évoquer le choix des exergues, exercice à la fois délicat et plutôt plaisant.

Pour Azima la rouge, j'avais choisi deux citations, l'une de James Ellroy ("Mes cauchemars possédaient une force brute d'une pureté absolue"), l'autre de Ryû Murakami ("Le danger, c'étaient les types psychologiquement fragiles"). Je me sentais proche de ces deux auteurs, à la fois pour leur univers (très contemporains, très sexués et brutaux) et pour leur sens de la formule (Azima était écrit dans un style très concentré, avec phrases courtes et sonores).

Pour Suicide Girls, j'ai choisi une phrase de Poppy Z. Brite ("Une douleur exquise, occultant la moindre pensée, le moindre souvenir, la moindre notion d'identité..."). Je trouvais qu'il y avait des parentés entre mon roman et ceux de Poppy, par le choix d'un univers sombre mais romanesque, racheté par l'espoir et l'énergie (une forme de "littérature punk", d'une certaine manière).

Pour Autoportrait du professeur en territoire difficile, j'ai quitté le genre romanesque pour lorgner vers le récit, et je devais trouver une citation qui traduise le sentiment général du livre. J'ai voulu puiser dans l'abondante sociologie française qui traite du thème des banlieues et j'ai choisi un extrait de l'ouvrage qui reste mon préféré en la matière, Ghetto Urbain (Didier Lapeyronnie) : "Avec l'école, comme avec d'autres institutions de la République, à l'évidence, une cassure s'est opérée pour les classes populaires." Mon livre s'achève sur une note plus optimiste que ce que cette phrase laisse entendre, mais je trouvais qu'elle condensait beaucoup de problématiques et résumait assez bien la situation générale...