La littérature sous caféine


La vulgarité se perd

1) J’ai vu, de mes yeux vu, non loin de Beaubourg, deux petits vieux considérer le plus sérieusement du monde une cuvette de chiottes déposée contre un arbre. L’un des deux l’a fièrement prise sous le bras, s’éloignant d’un pas tranquille…

2) Dictant un cours sur le théâtre, je vois que ma fiche annonce une sous-partie intitulée « Le Nœud » (après une première sous-partie sur l’exposition d’une pièce de théâtre). Je m’inquiète des rires gras qui ne manqueront pas de fuser à cette occasion, et je me creuse la tête pour désespérément trouver un synonyme. C’est la mort dans l’âme que je finis par inscrire au tableau :

LE NŒUD.

Pas de réactions cependant… Le vocabulaire salace n’est décidément plus ce qu’il était.

3) Correction de copies sur le théâtre, encore. Une question portait sur les différents types de comiques. J’attendais des réponses du genre : « Comique de situation, comique de caractère, comique de gestes… » Une copie s’est montrée particulièrement créative : « Comique de frappe, comique drôle, comique de jeu… »

COMMENTAIRES

1. Le vendredi 8 février 2008 à 11:38, par vince

ca veut dire quoi, un noeud ?

2. Le vendredi 8 février 2008 à 15:44, par Olympe

Ils sont drôles, ces deux petits vieux... La cuvette est peut-être mieux que celle qu'ils ont à la maison... C'est drôle comme une situation aperçue donne envie de broder autour, d'imaginer le pourquoi, etc... ! :)
Quant à la vulgarité qui se perd... c'est presque un peu triste, non, que les double/triple sens des mots disparaissent... (même si c'est sûrement plus simple comme cela lors des cours !!)

3. Le vendredi 8 février 2008 à 23:39, par Marco

En fait, les jeunes adorent toujours autant les double sens obscènes... mais ce ne sont plus sur les mêmes mots que nous... c'est destabilisant pour les profs :)

4. Le samedi 9 février 2008 à 13:42, par Laurent

Non la vulgarité ne se perd pas, j’ai vécu au lycée une semaine riche en grossièretés :
- une jeune fille qui s’adresse à une autre, placée assez loin d ‘elle, et donc parlant assez fort pour que tous, y compris moi, l’entendent, dit : « c’est la bite de qui que tu as eu dans ta chatte ? »
- un élève, qui au moments de la pause entre deux heures, me demande, plein d’aplomb : « Monsieur, est-ce que je peux aller chier ? »
Je préfère quand ils sont sensibles aux double sens (ce qui arrive encore, heureusement, je le confirme) que quand la vulgarité se fait aussi brute.

ps : ceci est mon premier commentaire, j’espère – et je compte bien – que les autres seront de plus haute volée, mais je trouvais à propos ‘d’enrichir’ le corpus de perles de cours. Je prie chacun de m’excuser pour ce nivellement par le bas.

5. Le dimanche 10 février 2008 à 18:21, par pat

ne t'excuse pas, c'est toujours un plaisir de niveler par le bas !!

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