La littérature sous caféine


Un parc naturel tous les cent mètres



(Photo: bord de lac dans les environs de Malacoota)

Quelques remarques, en vrac, à propos des quinze jours que je viens de passer en Australie (côte Sud-Est):

- Je n’ai jamais vu de pays à la nature à la fois si domptée et si généreuse – le réseau routier est parfaitement tenu, et c’est en même temps une débauche continuelle de forêts, de plages, de campagnes quasiment vierges, où jamais vous ne croisez de touristes (mais c’était l’hiver, là-bas) et où les animaux sont omniprésents (perroquets, kangourous, dauphins…).

- Les gens sont d’une gentillesse confondante, d’une chaleur humaine surprenante – et le retour à Paris est cruel : pas un regard, pas un bonjour chez la plupart des commerçants, alors qu’en Australie vous êtes systématiquement accueillis par un sonore : « Hello, how are you ? » (un « hello » dont le « o », nasillard et fermé, se prolonge étonnamment)

- Le pays se présente souvent comme l’un des plus multiculturels au monde, mais je n’ai pas trouvé cela très frappant dans les grandes villes. Les Aborigènes, qui constituent 2 % de la population globale, ne sont presque pas visibles dans la rue. Ce sont de loin les Asiatiques les plus présents, après les populations de type européen (faut-il les appeler « les Blancs » ?), et ils forment à vue de nez près de cinquante pour cent de la population du centre-ville de Melbourne. Mais à Sydney, le métissage n’est vraiment pas celui de Paris ou même des villes d’un pays qui évoque à tant d’égard l’Australie par son histoire et ses enjeux politiques, les Etats-Unis. Pas un seul Noir, à peine quelques Indiens, et encore une fois ce sont les Australiens d’origine asiatique (surtout chinoise) qui constituent la seule vraie communauté visible dans la ville. Existe-t-il le même type de quartiers de relégation qu’en France, dans les environs de Sydney ? Je suppose, mais je ne les ai pas aperçus (il n’y a rien qui ressemble de près ou de loin à ces grands ensembles dont la France est si friande). La question de l’immigration semble malgré tout très présente sur la scène politique, il n’y a pas un jour sans que le journal télévisé n’évoque la question des bateaux de réfugiés.

- Le sentiment persistant qui a été le mien pendant ces quinze jours, c’est que la qualité de vie des Australiens me paraissait très nettement supérieure à celle des Français (du moins dans les grandes villes). Sydney, notamment, m’a fait l’impression d’une grande ville américaine en plus belle, en plus douce et en plus accueillante.

COMMENTAIRES

1. Le mardi 17 août 2010 à 00:51, par Juliette (la chanteuse de tango ;) )

Coucou Aymeric !
Je sais pas si je tavais dit mais jai passé un mois en Australie il y a quelques annees, on avait parcouru la côte Est; et javais été frappée par exactement les mêmes choses : la sympathie des gens m'avait scotchée (les gens ds la rue, les caissiers de supermarché, les employés de banques... tout le monde te sourit et est hyper chaleureux!), le manque de mixité, de "minorités visibles" aussi (ou sont les noirs??? On ma dailleurs dit que les australiens etaient assez racistes, mais je n'en sais rien); et cette impression, dans les grandes et magnifiques villes de Melbourne et Sydney, d'une vie tranquille, agréable, idéale, a mille lieues de la grisaille et de la déprime parisienne. Je ne vois pas comment on peut etre déprimé a Sydney. Le retour a Paris a été super difficile pour moi, tout me paraissait triste et moche !
Bref, l'Australie a été une surprise magnifique, un pays presque parfait, où on peut trouver absolument tous les paysages (villes géniales, plages paradisiaques, deserts incroyables, rainforests luxuriantes) et les personnes les plus sympathiques qui soient. Je me souviens que des australiens m'avaient dit : "Eh oui, ici c'est le meilleur endroit sur terre pour vivre, mais c'est un secret, les gens ne sont pas au courant et ca nous permet d'etre tranquilles! "

2. Le mardi 17 août 2010 à 08:23, par aymeric

J'ai ressenti exactement la meme chose que toi !
paysages sublimes, villes étonamment douces et accueillantes... Pourquoi une telle grisaille à paris, en comparaison ?! et pourquoi plus de gens ne partent-ils pas tenter leur chance en australie ?
cpdt j'ai vu le pays en hiver (températures entre 10 et 15 degrés) et j'aurais peur de trouver le pays infernal en été (températures proches de 40 pendant des semaines ?)

3. Le mardi 17 août 2010 à 12:31, par hélène

Il ne fait pas gris à Paris...quelle idée, le ciel de l'Ile de France est unique ...;-) (dit-elle en claquant des dents).

Je crois que je m'ennuierai dans se sirop de bleu, de douceur et de politesse gentille. En bonne parisienne bougon, j'aime le crachin, l'anonymat indifférent de la ville...J'avais eu un sentiment proche aux EU (en Californie), mais très vite cela m'a pesé, c'est indéfinissable, j'ai besoin du chaos parisien pour me sentir vivre, il me semble que je n'existerai plus dans tant d'harmonie.

4. Le mardi 17 août 2010 à 12:47, par aymeric

c sur, moi aussi j'ai besoin de l'activité de paris... ses cafés, notamment. Et j'adore voir évoluer les quartiers (comme belleville, où j'habite)
cpdt le temps parisien, je le trouve assez tristoune: ce ciel blanc, tout l'hiver...
La ville est bien desservie en métro, mais certaines lignes sont tristes et meme un peu glauques

5. Le mardi 17 août 2010 à 14:10, par Pierre du club des poètes

Ha, j'aimerais y partir, en Australie... avec le Japon, ce sont mes deux destinations 'fantasmées'.
Amicalement,
et bonne chance pour la sortie du livre.

6. Le mardi 17 août 2010 à 14:59, par aymeric

J'avoue ne pas avoir trop réfléchi à l'australie avant cette année... Un pays on ne peut plus éloigné du japon, mais qui partage avec lui l'extreme politesse des habitants, et une vraie douceur de vivre pour le touriste (ou l'expat, sans doute)

Tu as écrit un peu cet été ?

7. Le mercredi 18 août 2010 à 18:28, par Pierre

Oui, et j'ai aussi terminé un recueil de poésie. Si ça t'intéresse, je peux te l'envoyer par mail. Dis-moi juste l'adresse.
Là où je suis actuellement je ne risque pas de trouver ton livre, mais quand je retournerai à Paris à l'occasion, j'irai jeter un oeil (à la Fnac ?).

8. Le mercredi 18 août 2010 à 19:56, par aymeric

sur ce blog, il y a un onglet, dans la colonne de droite : "contactez l'auteur". tu peux m'envoyer le recueil ici ! je serais curieux de le lire
Et dans quel coin es tu en ce moment ?

9. Le jeudi 19 août 2010 à 14:59, par Kiki

Cela semble presque trop beau pour être vrai! Va pas être facile de promouvoir Suicide Girls dans ce coin de paradis nommé Australie alors! ;) Je n'y ai jamais mis les pieds mais, chaque fois que j'entends le nom de ce pays, je pense au livre magique de Bruce Chatwin, le chant des pistes... Félicitations pour la sortie de ton livre en tout cas!

10. Le jeudi 19 août 2010 à 15:43, par aymeric

Justement, heureux et paisibles comme ils sont, un titre pareil va leur paraître exotique !!
Chatwin, j'avais été ébloui par son livre sur la Patagonie... Quel dommage que je n'aie pas su qu'il avait écrit aussi sur l'Australie ! Car j'ai encombré mon sac à dos de romans australiens que j'ai trouvés médiocres... Mais je vais dénicher ce volume-là!

11. Le samedi 21 août 2010 à 15:49, par sophie

Bon et bein tu aurais dû venir me voir, ça se confirme ! Je t'aurais montré la Téci, une tour, au bout de ma rue - c'est préconisé par la loi, les Hlm sont intégrés aux quartiers résidentiels. Et tu aurais vu les Aborigènes, sniffant de la glu, les dealers heureux et paisibles éclatant des bouteilles de whisky sur les vitres des voitures en bas de chez moi, ou faisant exploser les décibels à 5h du mat de leur heavy metal... Mais, non, l'Australie, malgré le racisme (Tony Abott, ce soir en passe d'être élu), la drogue, l'alcool et les Hlm n'est pas (ou plus) un bagne, loin de là. C'est un pays comme un autre, où il fait froid l'hiver et chaud l'été... J'y reste quelques années de plus, la preuve.

12. Le samedi 21 août 2010 à 17:06, par aymeric

Ah, ca me rassurerait presque, ce que tu racontes !! Un pays normal, quoi... Comme je le dis dans un autre com, je suis très intrigué par la position des aborigènes en Australie... Une question éminamment épineuse... Je me souviens d'un film, 'l'ame des guerriers", qui m'avait frappé à cet égard

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