Jaloux de Simone ! (Mémoires d'une jeune fille rangée, Simone de Beauvoir)
Par admin, jeudi 29 novembre 2012 à 10:16 :: Littérature française :: #677 :: rss
Il y a des choses agaçantes chez Simone de Beauvoir : ses formules si bien calquées sur celles de Sartre, ses postures de maîtresse à penser, ses errements politiques (parfois), cette dureté qui perce, souvent, dans son tempérament et qui a le don de me glacer le sang…
Mais ces défauts s’effacent si vite, si bien, devant le miracle de ses mémoires dont le premier volume, Mémoire d’une jeune fille rangée, représente à mes yeux comme une sorte de Bible : un bréviaire des attitudes à adopter, des réflexes de pensée à affiner pour mener une vie belle, et lucide, et forte.
« Je m’abîmai dans la lecture comme autrefois dans la prière. La littérature prit dans mon existence la place qu’y avait occupée la religion : elle l’envahit tout entière, et la transfigura. » (Folio, page 258)
Quelle souplesse, quelle fluidité, quelle amoureuse façon de modeler sa prose sur le flux sans fin des événements, des questionnements qu’ils suscitent… Et quel appétit de bonheur ! Simone est une femme qui sait ce qu’elle veut, qui se donne les moyens de l’atteindre et dont l’intelligence – et le style – sont des sortes d’agents corrosifs, dissolvant les ombres et les doutes. Une « force qui va » !
« J’avançais, à ciel ouvert, à travers la vérité du monde. L’avenir n’était plus un espoir : je le touchais. Quatre ou cinq ans d’études, et puis toute une existence que je façonnerais de mes mains. Ma vie serait une belle histoire qui deviendrait vraie au fur et à mesure que je me la raconterais. » (page 234)
Et puis il y a surtout ce véritable bloc que constituent les volumes de ses mémoires, admirables parce qu’elles n’hésitent pas à faire part de certaines faiblesses et de certains ridicules mais dans un ensemble qui ne se relâche jamais : une prose constamment belle et mesurée (pas le trop-plein de formules à la Sartre), à mille lieux de proses parfois relâchées, et plates comme j’en ai eu l’expérience avec l’autobiographie d’André Brink, par exemple.
On dirait un auteur du 18ème s’attaquant, avec succès, au monstrueux 20ème : un idéal de lucidité, de bonheur et de clarté plaqué sur une matière à trous, sur une matière infiniment problématique.
COMMENTAIRES
1. Le jeudi 29 novembre 2012 à 22:51, par Ariane
2. Le vendredi 30 novembre 2012 à 08:55, par Aymeric
3. Le jeudi 21 février 2013 à 17:48, par manue
4. Le jeudi 21 février 2013 à 18:02, par aymeric
5. Le dimanche 19 mai 2013 à 06:57, par louboutin
6. Le mercredi 22 mai 2013 à 11:25, par ??? ???
7. Le vendredi 24 mai 2013 à 04:16, par pay day loans edmonton
8. Le vendredi 24 mai 2013 à 11:21, par party dresses uk
9. Le dimanche 26 mai 2013 à 11:35, par online payday loans
10. Le lundi 27 mai 2013 à 17:19, par longchamp pas cher
11. Le mardi 28 mai 2013 à 02:13, par payday loans
12. Le dimanche 28 juillet 2013 à 13:27, par zi xiu tangzi xiu tang bee pollenzi xiu tang capsulebee pollenbee pollen pillsbee pollen weight losszixiutang pillszi xiu tang diet pillszxt bee pollen
13. Le dimanche 28 juillet 2013 à 13:28, par fruta planta pastillas
14. Le dimanche 28 juillet 2013 à 13:28, par fruta planta diet pills
15. Le dimanche 28 juillet 2013 à 13:29, par outlet louis vuitton
16. Le dimanche 28 juillet 2013 à 13:29, par louis vuitton white leather handbag
17. Le dimanche 28 juillet 2013 à 13:29, par handbags cheap
Ajouter un commentaire
Les commentaires pour ce billet sont fermés.