La littérature sous caféine


Animaux de cauchemar

Etienne Ruhaud se passionne pour le surréalisme, et son recueil « Animaux » (2020) me paraît surréaliste de bout en bout. Trente poèmes en prose décrivant avec la précision distanciée de Ponge des créatures imaginaires, souvent horrifiques, en tout cas étranges, affublées de noms dont on connaît le sens ou créés de toute pièce – Henri Michaux n’aurait pas renié ces hallucinations, ces mondes arbitraires. Saisir ses cauchemars avec rigueur, assumer ses fantasmes bizarres… André Breton, sort de ce corps !

« Les baignoires

Des bassins circulaires, au fond des abysses, et dont les bords sont constitués d’écailles mauves, grandes comme la main, dures comme le roc. Les baignoires sont emplies d’un liquide organique couleur rouille, pareil à de l’eau ferrugineuse. Attirés par l’odeur, poissons, coquillages et crustacés sont électrocutés, puis aspirés vers la bouche, trou noir et rond, au centre. L’estomac digère chair, arêtes, carapaces et coquilles. Les excréments sont ensuite rejetés au loin par le cloaque, et consommés par des crabes microscopiques. (…) »

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