1) Samedi dernier, Libération se faisait l’écho de sévères polémiques sur le net à propos d’une récente couverture du Nouvel Obs, nous présentant un surprenant dénudé de Simone de Beauvoir, photographiée de dos par un ami de son amant américain. Plusieurs internautes (et ils ne sont pas les seuls) se sont indignés que la brillante Simone, féministe devant l’éternel, soient récupérée de cette manière par le système marchand, et qu’on fasse vendre avec son physique, alors qu’on ne se serait jamais permis d’exposer les fesses de Jean-Paul Sartre (si tant est qu’une telle photo existe…)

Je n’ai pas du tout pensé qu’une telle couverture pourrait susciter l’indignation ! Si l’on m’avait donné à voir Marguerite Duras en petite culotte, ou les seins de Françoise Sagan, là oui, j’aurais trouvé le procédé plus qu’indélicat… Mais dans le cas de Simone de Beauvoir, qui revendiquait une vie libertine, qui se targuait de son amant américain, qui courait le monde pour qu’on parle le plus possible de ses livres, et de son couple, est-il si terrible de présenter une nouvelle image de l’icône ? Je me fais sans doute l’avocat du diable, mais j’ai toujours du mal à plaindre ceux qui font de leur image publique leur fond de commerce (et ceci indépendamment de toute qualité de plume, celle de Simone étant grande).

2) J’ai été plus intéressé par le surprenant coup de gueule de Régis Jauffret, à la dixième minute du débat ci-dessous (débat plutôt confus, mais amusant par les saillies qui l’émaillent) :



« Ras le bol qu’on nous présente les années 70 comme une époque heureuse de bouillonnement créatif ! nous dit-il en substance. Les philosophes étaient de véritables petits dictateurs, ils vous ordonnaient de lire tel ou tel auteur, et vous ridiculisaient quand vous vous permettiez d’écrire des romans… » Je suis très tenté de le croire, même si je suis né en 75 et que je ne connais pas assez bien les années 70 pour protester de concert avec Jauffret...